Passer des cochons à l’aviation
À 10 ans, Enrico Lessard de Saint-Frédéric avait découvert ce qui l’enfiévrait : l’aviation, mais le rêve qu’il portait en lui ne s’est réalisé qu’après des années consacrées à élever des truies.
C’est la présentation d’un spectacle aérien qui avait déclenché sa fougue pour l’univers aérien. Aussitôt, Enrico Lessard avait décidé de son avenir : il deviendrait pilote de chasse pour l’armée. Mais au fil de sa jeunesse, la turbulence s’est installée. Surtout en Secondaire 5, la plus belle année d’école de sa vie. «Je participais à plein d’activités, mais il y a une chose que je ne faisais pas : étudier.» Voilà que cela avait remis en cause son entrée au Collège militaire.
Après être passé par le cégep et l’université en génie mécanique et en informatique, Enrico Lessard a occupé deux emplois successifs, mais son envie de devenir son propre patron a pris le dessus.
Or, il y avait un domaine qui ne lui disait rien : s’impliquer dans la ferme familiale. Pourtant, il l’a fait à la demande de l’un de ses frères qui l’a aussitôt affecté à l’élevage de truies. «Je n’y connaissais rien, mais mon but était de faire des cochons; alors j’en ai fait.»
Derrière ce travail plutôt terre-à terre, il y avait cependant une autre dimension qu’Enrico Lessard exploitait : la gestion. Trois mots revêtaient leur importance pour lui : production, productivité et rentabilité. Pendant 20 ans, ces principes ont été appliqués rigoureusement, ce qui a d’ailleurs conduit la Ferme G.E.C. de Saint-Frédéric à l’obtention de prix d’excellence.
Une partie de sucre décisive
Au printemps 2013, à la cabane à sucre familiale située juste en face des installations de Grondair, le père d’Enrico Lessard lançait à brûle-pourpoint que l’entreprise était à vendre. Le rêve venait alors de renaître et si vite qu’Enrico Lessard avait aussitôt appelé l’un des copropriétaires de l’époque, Gaston Grondin. «J’ai atterri dans son bureau deux jours plus tard. »
Le projet d’acquisition ne s’est pas concrétisé tout de suite. Le grand décollage s’est opéré en avril 2015. Enrico, deux de ses frères et un quatrième partenaire sont alors devenus les nouveaux propriétaires de Grondair. L’entreprise compte entre 40 et 60 employés. Elle dispose de 41 appareils et elle opère une école de pilotage.
Pour Enrico Lessard, qui était l’invité de la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Joseph le 30 mars dernier, les truies ont, somme toute, été profitables. Toute l’expertise développée au fil de son parcours lui ont permis d’arriver à cette nouvelle étape de vie.