Nouveau marché pour le résineux avec la fin de la pitoune?

FORÊTS. D’ici la fin de l’année, l’Association des propriétaires des boisés de la Beauce (APBB) livrera son dernier voyage de sapin-épinette de quatre pieds (pitoune) à l’usine Kruger-Wayagamick de Trois-Rivières.

Pendant plus de 100 ans, les producteurs de bois beaucerons auront approvisionné des usines de pâtes et papiers tout en aménageant leur forêt. Maintenant, un marché de 165 000 mètres cubes de bois à petite dimension pourrait servir à développer un nouveau marché.

«Kruger a changé ses équipements pour utiliser des copeaux dans la fabrication. Plusieurs usines de pâtes et papiers qui achetaient du quatre pieds ont fermé leurs portes. Le marché était en déclin depuis plusieurs années. On aborde donc la nouvelle comme une autre opportunité», d’explique Michel Roy, directeur des communications à l’APBB.

Le regroupement a souvent tenté de trouver un marché de remplacement. «On a regardé la biomasse, mais le prix offert n’était pas intéressant pour les producteurs. C’était la même chose pour le biochar (bois charbonné). On avait aussi pensé à la conception de panneaux isolants à base de fibre de bois», mentionne Martin Ladouceur, directeur général de l’APBB.

Étudiants à la rescousse

C’est comme partenaire de l’événement Savoir Affaires en Beauce que l’APBB a trouvé un projet industriel au potentiel intéressant.

Lors de cette activité en mai dernier, des étudiants universitaires de cycles supérieurs ont mis à profit leur créativité en générant des idées d’affaires selon différents thèmes, dont la foresterie.

«Le projet touche le domaine de la construction. Nous pourrons en dire davantage après notre étude de faisabilité. La transformation pourrait se faire en Beauce et être complémentaire aux usines de sciage», croit M. Ladouceur.

Cette étude sera présentée éventuellement à de possibles promoteurs-investisseurs. «Développer le projet ici permettrait de garder tout notre bois de qualité dans un rayon de transport d’une cinquantaine de kilomètres», d’ajouter Martin Ladouceur.

L’APBB sait que cette démarche entraînera des changements importants chez les producteurs. Certains d’entre eux abandonneront la production, alors que d’autres s’équiperont mieux afin de s’ajuster à l’industrie pour fournir différents types de grandeur en résineux.

Notons toutefois que l’APBB a confié à Pierre C. Poulin, historien local, de produire une revue historique marquant la fin de la production de pitoune de quatre pieds.

«Nos derniers contingents de quatre pieds ont été faits au début juin. Avec la pitoune, les producteurs pourront faire du bois de chauffage ou le laisser dans la forêt», dit Martin Ladouceur.

Dans cette transformation, l’APBB soutient qu’elle sera toujours présente avec des services-conseils pour ses 11 000 propriétaires forestiers répartis dans 62 municipalités et sept MRC. Pour en savoir plus, consultez le apbb.qc.ca.