Marché du travail et COVID-19 : Chaudière-Appalaches retrouve sa vigueur 

Après une première année pandémique difficile, toutes les régions du Québec ont abaissé leur taux de chômage en 2021. Qu’importe la période, Chaudière-Appalaches demeure la région championne à ce niveau.

Notre région possédait déjà le plus bas taux de chômage dans la province en 2019, à 3,3 %. Il est passé à 5,7 % l’année suivante, avant de retomber à 3,6 %. Neuf régions ont connu des baisses plus importantes sur un an. Le chômage était toutefois une problématique supérieure dans celles-ci en comparaison avec ici (voir tableau). 

Selon Hélène Latulippe, directrice générale du Conseil économique de Beauce (CEB), Chaudière-Appalaches s’en sort mieux notamment en raison de ses entreprises manufacturières.

« Elles représentent 28 % de notre PIB, soit le double de la moyenne provinciale. Des compagnies ont connu leur meilleure année à vie, particulièrement en construction et fabrication de produits essentiels. Des entreprises en ont profité pour moderniser leurs installations et adapter leur production selon les besoins de la pandémie », précise Mme Latulippe. 

Secteur tertiaire 

La COVID-19 a fait très mal aux entreprises du secteur tertiaire. Celui-ci regroupe les emplois dans les services, comme la vente au détail, la restauration, le tourisme et la culture. 

Katie Fortier, directrice générale de la SADC Bellechasse-Etchemins, croyait voir un grand nombre d’entrepreneurs lancer la serviette après les multiples fermetures temporaires.

« J’ai été épaté par leur vivacité. Dans la misère, ils cherchaient constamment des solutions. On les encourageait à miser sur la diversité et surtout la vente en ligne, un clou qu’on tape depuis longtemps. Le Québec était en retard là-dessus », dit Katie Fortier, ajoutant que l’achat web est maintenant une habitude ancrée chez plusieurs consommateurs.

Hélène Latulippe demeure prudente sur la reprise économique post-pandémique dans le secteur tertiaire. 

« En plus de se réinventer, ils font face à l’inflation et un manque de main-d’œuvre. Les habitudes des consommateurs ont beaucoup changé durant la pandémie », rappelle-t-elle. 

Population vieillissante 

Malgré notre faible taux de chômage, Chaudière-Appalaches est l’un des endroits au Québec où le taux d’activité a subi la pire chute l’année dernière (- 3,8 %). Pour la première fois, notre région se retrouve sous la moyenne provinciale (62,8 % vs 64,1 %). 

Le taux d’activité représente le pourcentage de la popu-lation âgée de 15 ans et plus en emploi, ou à la recherche active d’un emploi. 

« On fait face à une population qui vieillit plus rapidement que d’autres régions. En plus, la pénurie de main-d’œuvre existait déjà avant la pandémie », indique Mme Latulippe, qui promet une relance de la campagne de promotion Vraiment Beauce ! dans les prochains mois.

Les postes à pourvoir sont aussi nombreux dans Bellechasse et les Etchemins.

« Ils existent des emplois alléchants pour lesquels les entreprises ne reçoivent aucun CV », affirme Katie Fortier, la SADC misant notamment sur l’immigration interrégionale et internationale pour régler la situation.  

Taux de chômage par région administrative (2020-2021)

 

5,7 % – 3,6 % :Chaudière-Appalaches 

7,6 % – 4,2 % : Côte-Nord/Nord-du-Québec 

6,9 % – 4,7 % : Capitale-Nationale 

6,6 % – 4,7 % : Abitibi-Témiscamingue 

8,6 % – 4,9 %  : Lanaudière

7 % – 5 % : Bas-Saint-Laurent 

7,1 % – 5,1 % : Estrie 

6,1 % – 5,3 % : Centre-du-Québec 

8,4 % – 5,5 % : Montérégie 

10 % – 5,6 % : Laurentides  

8,3 % – 5,6 % : Mauricie 

8,1 % – 5,6 % : Outaouais

9,3 % – 5,8 % : Saguenay-Lac-Saint-Jean  

8,9 % – 6,1 % : Québec (province)

8,2 % – 7,1 % : Laval 

11,4 % – 8,3 % : Montréal 

13,2 % – 12,6 % : Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 

 

* Source : Institut de la statistique du Québec