Les municipalités veulent le tiers des revenus de la vente du cannabis

POLITIQUE. > La Fédération québécoise des municipalités (FQM) désire que 33 % des revenus liés à la vente de cannabis retournent à l’organisme qui gérera de nouvelles responsabilités avec la légalisation de cette drogue.

Président de la FQM et ex-maire de Saint-Elzéar, Richard Lehoux a tenu ses propos le 1er décembre à Québec devant la commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale.

Son affirmation découle du dépôt du projet de loi 157 constituant la Société québécoise du cannabis, édictant la Loi encadrant le cannabis et modifiant diverses dispositions en matière de sécurité routière.

«Nous nous en sommes tenus à l’essentiel, faute de temps. Les revenus provenant de la vente du cannabis doivent être répartis selon un processus équitable où les municipalités, comme chaque niveau de gouvernement, obtiendraient 33 % du total des revenus», dit Richard Lehoux.

Le court délai et l’arrivée récente de nouveaux élus municipaux ont empêché la FQM de consulter adéquatement ses membres présentement accaparés par l’adoption des budgets des municipalités pour 2018.

Richard Lehoux a ajouté que plusieurs municipalités craignent une augmentation salée de la facture reliée aux services de la Sûreté du Québec. Ces dernières doivent déjà appréhender la hausse des coûts policiers à cause de la signature d’une nouvelle convention collective.

«On aurait aimé plus de considération. Il est clair que ce projet de loi ne sera pas adopté avant les Fêtes. Tant les membres de la commission de la santé et des services sociaux que l’ensemble des députés auraient pu profiter d’une meilleure analyse provenant du milieu municipal», déplore Richard Lehoux.

La FQM recommande la mise en place d’un comité consultatif sur la légalisation du cannabis regroupant les associations municipales, le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, le ministère de la Sécurité publique et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

UMQ

L’Union des municipalités du Québec (UMQ), dont fait partie la Ville de Saint-Georges, souhaite aussi que Québec utilise la forme du tiers pour partager les revenus.

L’organisme estime que les impacts de la légalisation toucheront une dizaine de services municipaux. Les dépenses additionnelles ne devraient pas être assumées par les municipalités par l’impôt foncier.

Claude Morin, maire de Saint-Georges, confirme déjà que les règlements de la ville interdisant la cigarette et le vapotage dans certains secteurs s’appliqueront aussi au cannabis.

«Je ne crois pas que la légalisation augmenterait nécessairement les actes criminels ou de vandalisme. Par contre, on a encore des questions sans réponses, surtout par rapport à la facture que nous refilera la Sûreté du Québec. Les municipalités seront aux premières lignes pour gérer ce qui se passera avec le cannabis», pense Claude Morin.