Les motoneiges: tolérées ou interdites sur la Véloroute de la Chaudière?

TRANSPORT. Officiellement, il est interdit d’y circuler en véhicule motorisé, mais dans les faits, ils sont nombreux à l’utiliser l’hiver.
Les motoneigistes n’ont pas le droit d’emprunter le tracé de la piste cyclable. Toutes les municipalités de la Nouvelle-Beauce ont un règlement l’interdisant. S’ils sont surpris par un patrouilleur de la Sûreté du Québec, les conducteurs risquent de recevoir un constat d’infraction de 100$.

Cependant, la réalité semble bien différente sur le terrain. De Scott à Vallée-Jonction, les traces de chenillettes sont bien présentes et nombreuses sur la Véloroute de la Chaudière.

Le maire de Scott, Clément Marcoux, confirme qu’ils n’ont pas le droit de passer. Si les motoneigistes souhaitent rejoindre Sainte-Marie, ils doivent prendre le sentier balisé passant près de la Cache à Maxime.

Beauce Média a parlé à quelques résidents, voisins de la Véloroute. La plupart s’accordent pour dire qu’ils en passent de temps en temps et qu’il ne s’agit pas d’un problème. Tant que les motoneigistes sont respectueux et maintiennent un faible niveau de bruits, ils croient qu’ils ont le droit de passer.

Pour le préfet de la MRC de la Nouvelle-Beauce et maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon, tout est une question de gros bon sens. S’ils ont besoin de se servir de la piste cyclable pour se ravitailler à un dépanneur ou au Canadian Tire, ils seront tolérés.

«Il y en a plusieurs à Sainte-Marie qui préfèrent sortir sur la Véloroute que d’aller les rues, où c’est plus dangereux, explique Gabriel Rhéaume, président du Club Chasse et Pêche de Sainte-Marie. Je pense que les municipalités ne veulent pas que les motoneiges passent, mais ils ne sont pas prêts à payer des agents de surveillance. Alors, ils tolèrent.»

Revisiter cette interdiction

«On n’a jamais eu la demande d’un club. Est-ce qu’on est prêt à leur permettre? Je ne dis pas que je suis contre, mais c’est un dossier qui mériterait d’être regardé», entrevoit Réal Bisson, maire de Vallée-Jonction.

Réjean Perreault, de la Base de plein air de Vallée-Jonction, croit qu’il faudrait permettre aux motoneigistes d’y circuler, car de toute façon ils le font déjà. «C’est aussi plus sécuritaire et cela apporte beaucoup à l’économie d’une municipalité», dit-il.

«C’est certain que le club serait favorable à revisiter cette idée, mais ce n’était pas l’une de nos priorités», expose Gabriel Rhéaume.

Compaction et bris de clôture

Est-ce que les motoneiges endommagent les clôtures? Est-ce que la compaction de la neige a un impact sur la durée de vie de l’asphalte? Ces deux questions divisent les maires des municipalités et les motoneigistes.

La MRC voisine de Bellechasse ne semble pas s’en préoccuper. Le sentier 35 Trans-Québec emprunte la Cycloroute de Bellechasse, de Saint-Anselme jusqu’à Armagh sur près de 50 km.