Les acériculteurs en colère
Plus de 1000 acériculteurs et représentants du milieu agricole ont crié leur colère concernant le rapport Gagné le 16 février au Centre des congrès de Québec et devant l’Assemblée nationale.
Les manifestants sont venus d’un peu partout au Québec pour dénoncer un rapport qu’ils qualifient de dommageable pour l’industrie. Le rapport Gagné recommande principalement l’abandon des quotas en production et d’ouvrir l’industrie au libre marché.
Le sous-ministre Florent Gagné est arrivé à ces conclusions à cause de la perte de parts de marché du secteur acéricole québécois à l’international s’expliquant entre autres par la hausse de la production américaine. Président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau est en désaccord avec cette affirmation.
«C’est tout à fait normal dans un marché en développement que d’autres se joignent au marché lorsqu’il devient rentable. Il n’y a aucune crainte si nous, au Québec, nous continuons à investir et à développer comme on le fait. Il n’y a aucune crainte de voir les autres participer au développement de ce marché», a-t-il lancé aux manifestants réunis devant l’Assemblée nationale.
Réserve stratégique
Président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce, Marcel Larochelle estime que l’abandon des quotas signifierait une dépendance aux importantes variations des prix comme c’était le cas avant les années 2000.
«Je me souviens qu’en 1986, on avait vendu le sirop à 3 $ la livre. L’année suivante, c’était rendu à 85 cents parce que le marché avait produit trois millions de livres supplémentaires. Ça allait selon l’offre et la demande et il n’y avait pas de réserve stratégique», mentionne-t-il.
La réserve stratégique a été créée par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) qui entrepose le sirop ne pouvant pas être vendu sur le marché international. La FPAQ peut piger dans celle-ci si une saison acéricole est faible en production pour bien répondre à la demande des consommateurs.
Marcel Larochelle ne croit pas à un système où le producteur pourrait se retirer du système de mise en marché collective en payant les mêmes frais que les producteurs participants.
«Un système parallèle à l’autre créerait un effondrement du marché. Par exemple, si la production est de dix millions de livres et que le marché peut en absorber la moitié, où le sirop des producteurs retirés va aller ?», se questionne-t-il.
Marcel Larochelle blâme également la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec qui n’a pas répondu à la demande de la FPAQ d’ajouter 500 000 entailles pour la récolte de ce printemps.
Le rapport Gagné peut être consulté au www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/md/Publications (Pour une industrie acéricole forte et compétitive).
* Avec la collaboration de Frédéric Desjardins