L’église de Scott sous respirateur artificiel

RELIGION. > À l’extérieur de l’église de Scott, on peut apercevoir présentement une affiche «À vendre?». Cette question se pose cruellement pour les paroissiens et une solution doit être trouvée rapidement, cette année de préférence.

Les résidents de Scott ont été conviés, le mercredi 27 mars, à une séance d’information pour les mettre au courant de la situation financière de la paroisse et, surtout, de l’avenir de l’église qui devient de plus en plus un lourd boulet à traîner pour la fabrique.

Depuis 2013, le déficit d’opération de la fabrique a été en moyenne de 30 000$ par année, ce qui correspond grosso modo au coût d’électricité, de chauffage et d’entretien de l’église.

Si la paroisse a pu résister jusqu’ici, c’est grâce à la vente du presbytère en 2013 (139 500$) et d’un terrain en 2017 (34 000$). Mais voilà, il ne reste plus rien d’autre à vendre sauf… l’église elle-même!

«Nous pouvons supporter le déficit encore une année, mais après, on fait quoi?», a lancé le curé Patrice Vallée à la centaine de spectateurs présents, des personnes âgées en très grande majorité.

Faible soutien populaire

Bien que Scott soit la quatrième paroisse en termes de population sur les dix de l’Unité pastorale Nouvelle-Beauce, elle termine bonne dernière pour les montants recueillis par la contribution volontaire annuelle en 2018. La plupart des petites municipalités de l’Unité réussissent à amasser environ 30$ par paroissiens tandis que la moyenne à Scott n’est que de 13$.

Le curé Patrice Vallée.

«Scott s’est beaucoup développé ces dernières années, amenant plusieurs nouvelles familles qui n’ont pas vraiment de liens historiques ou patrimoniaux avec l’église», se désole le curé Patrice Vallée.

Le maire de Scott, Clément Marcoux, a indiqué qu’en tant que citoyens il souhaite ardemment que cet immeuble patrimonial soit sauvé. Par contre, en tant que maire, la municipalité n’a pas beaucoup de possibilités pour aider l’église. «Nous n’avons pas le droit de créer une taxe pour l’église, pas plus que d’utiliser le montant des taxes pour autre chose que des dossiers municipaux : égouts, service d’incendie, déneigement et autres».

Le stationnement

Actuellement, de nombreux automobilistes utilisent le stationnement de l’église comme point de rencontre pour le covoiturage. Une contribution volontaire d’un dollar par jour peut être déposée dans l’une des boîtes sur le site, contribution que la plupart des usagers ne paient pas.

Le président de la fabrique Roger Jalbert.

Pour plusieurs paroissiens, il faudrait une pratique plus agressive : clôturer le site, émettre des vignettes, faire remorquer les récalcitrants. Sauf que, la paroisse n’a pas les moyens pour payer des clôtures et, surtout, elle a un manque criant de bénévoles pour faire le suivi, quotidiennement, de l’émission et de la vérification des vignettes.

«Nous prenons quand même acte de vos suggestions», a indiqué Roger Jalbert, le président de la fabrique.

On y réfléchit

Plusieurs solutions ont été soulevées par les membres du public, mais aucune ne semble amener une solution à long terme. À court terme, cependant, la prochaine campagne de contribution volontaire annuelle pourrait s’avérer cruciale pour la suite des choses.

«Vous êtes maintenant au courant de la situation. À vous d’y réfléchir au cours des prochaines semaines et si vous avez une bonne idée, n’hésitez pas à la partager avec nous», a conclu M. Jalbert.

Revenus vs dépenses 2013-2018

Année

Revenus

Dépenses

Résultats

2013

185 351$

91 934 $

93 417 $

(1)
2014

48 501 $

97 879 $

(49 378 $)

2015

60 348 $

91 889 $

(31 541 $)

2016

60 537 $

98 604 $

(38 067 $)

2017

88 002 $

93 213 $

(5 211$)

(2)
2018

74 085 $

101 924 $

(27 839 $)

(1) Incluant la vente du presbytère : 139 500 $
(2)Incluant la vente d’un terrain : 34 000 $