Le projet solaire bientôt relancé à Tring-Jonction

ÉNERGIE. Le projet de parc technologique, avec l’énergie solaire en tête, pourrait finalement être relancé à Tring-Jonction, après une certaine période d’incertitude quant à sa faisabilité à court ou moyen terme.

Le dossier devrait être réactivé, confirme le maire de Tring-Jonction, Mario Groleau qui a accueilli la nouvelle avec une grande satisfaction, surtout qu’il avait somme toute renoncé à un tel projet chez lui. « L’entreprise nous disait que ce ne serait possiblement pas avant quelques années encore. J’avais tourné la page et dit à mes collègues qu’on laissait tomber, sauf que le prochain appel d’offres d’Hydro-Québec pourrait être prometteur. Dans le précédent, on nous demandait de garantir une certaine production d’énergie, ce qui était impossible. »

L’entreprise Innergex avait annoncé en décembre dernier que le projet pourrait devoir attendre puisque l’appel d’offres d’Hydro-Québec en énergie renouvelable à ce moment ne permettait pas à l’entreprise Innergex d’être compétitive. La situation est peut-être en train de changer, confirme François Morin, Conseiller principal au développement, partenariats et relations avec les communautés d’Innergex.

« Nous sommes dans un contexte d’appel d’offres. Il y a quelques mois, nous pensions qu’un projet solaire ne serait possiblement pas compétitif et c’était le cas, surtout face à l’éolien. Sauf qu’Hydro-Québec estime maintenant que les besoins en énergie seront très importants, ce qui forcera l’entreprise à varier ses approvisionnements. En deux ans, nous sommes passés d’une situation de surplus, à une de besoin. Il y a donc une limite aux barrages et à l’éolien et d’autres alternatives doivent être étudiées. »

L’un des problèmes au Québec, c’est l’hiver, où la présence du soleil n’est pas la même qu’en été. Dans son plus récent appel d’offres, Hydro-Québec avait des exigences en termes d’approvisionnement en électricité, ce qui rendait les projets solaires périlleux, explique M. Morin. « Quand l’appel d’offres a été déposé, il comportait des garanties de livraison de puissance. Il fallait pouvoir garantir 100 heures d’électricité pendant l’hiver, ce que le solaire ne peut faire. Au printemps dernier, la Régie de l’Énergie a revu les conditions et que des projets pouvaient être déposés, malgré tout. »

Un projet régional

Le projet de Tring-Jonction pourrait ainsi devenir compétitif, si les conditions demeurent les mêmes dans le prochain appel d’offres, qui sera déposé d’ici la fin de l’année, précise M. Morin. « Le projet reste valable, mais dans la situation qui prévalait l’an dernier, on ne voyait pas comment le solaire pouvait se faire une place, mais heureusement le contexte a changé. Ce n’est pas garanti que si nous soumettons quelque chose que ce sera retenu, mais on peut maintenant envisager qu’un projet solaire puisse tirer son épingle du jeu. »

Si le site est situé à Tring-Jonction, le maire Groleau aimerait que celui-ci devienne un projet régional, dont bénéficieraient toutes les localités de la MRC Beauce-Centre, à l’image d’autres projets énergétiques ailleurs au Québec où les localités investissent au départ, mais bénéficient ensuite des retombées. « Je souhaite que l’on soit tous ensemble là-dedans pour que ce soit un projet régional. Il y aura des retombées, mais on devra investir 40 millions de dollars. L’investissement sera payé sur 10 ans et les retombées sur une trentaine d’années. »

Naturellement, un projet de cette envergure ne pourra voir le jour sans des audiences publiques et bien d’autres démarches, ajoute M. Morin. « Ce sera la prochaine étape, si on va de l’avant. Ce qu’on dit à la municipalité c’est qu’on croyait que cela prendrait plusieurs années, mais que la situation évolue plus vite que l’on pensait. »