La science des poules à la maison

AGRICULTURE. Martin Boisvert vulgarise comment s’occuper d’un élevage de poules en milieu urbain.

Sur la rue Fortier de Saint-Isidore, on retrouve une maison familiale comme les autres, avec ses bancs de neige à moitié fondus et ses luges rangées sous une courte galerie.

Nous arrivons chez l’urbaniste de formation Martin Boisvert. Dans son arrière-cour, le jeune père ouvre le grillage du poulailler et exhibe deux poules blanches et deux rouges. Elles se promènent et jacassent tranquillement.

Ces poules font quasiment partie de la famille. Ses trois enfants voient éclore les œufs fécondés (commandés par la poste). «C’est très enrichissant pour les enfants de leur montrer d’où vient la nourriture. Il y a un respect à adopter.», estime-t-il.

Le déclic de cette passion est survenu en 2013 alors qu’il assistait à une formation sur la permaculture, donnée par le spécialiste Stéphane Sobkowiak. «Ma cour est devenue mon terrain de jeu», décrit Martin Boisvert.

Au départ, son projet avait pour objectif de construire et vendre des petits poulaillers, mais il s’est vite aperçu qu’il passait trop de temps là-dessus. «Ça me prenait parfois cinq jours complets. Avec la famille et le travail, ça devenait trop.»

Cet intérêt envers l’agriculture urbaine a donné naissance à «Néo-Terra». C’est un moyen pour Martin Boisvert d’informer le public sur les réseaux sociaux et de donner des formations sur l’élevage de poules dans l’arrière-cour. «C’est mon côté vulgarisateur. J’en donne surtout à Québec, mais aussi ailleurs. Je m’en vais bientôt au Saguenay», dit-il.

Éventuellement, il espère monter des conférences sur la permaculture.

Pas si simple

Plusieurs éléments sont importants à considérer avant d’avoir des poules. «Dans l’imaginaire collectif, ça paraît facile, mais plusieurs détails vont faire en sorte que tes poules vont te le rendre plusieurs fois», dénote-t-il.

Dans le quatre heures de sa formation, Martin Boisvert démystifie le comportement de l’animal et les bonnes pratiques à adopter. Il parle des races de poules et leurs caractéristiques. Faut-il chauffer le poulailler l’hiver?

Les prédateurs sont un autre des problèmes à considérer. Dans un milieu agricole déstructuré, les animaux sauvages sont encore plus nombreux. Il lui est déjà arrivé à deux reprises de voir ses poules transformées en garde-manger. «Une hermine par exemple est capable de se faufiler au travers d’un grillage à poule. Il faut mettre dans le bas une barrière encore plus petite», explique M. Boisvert.

Règlements municipaux

Martin Boisvert connaît bien la réalité municipale. Il en est à son deuxième mandat comme conseiller. Saint-Isidore encadre les poulaillers urbains. Il est permis d’avoir jusqu’à cinq individus pour les terrains d’une superficie de’au moins 1500 mètres carrés.

Même si beaucoup de villes au Québec n’ont pas de règlements sur les poulaillers ou ne l’appliquent pas, mieux vaut s’informer auprès de sa ville.

Souvent, leur présence est tolérée. Aussi longtemps qu’il n’y a pas de plaintes atterrissant dans l’oreille des autorités, c’est comme si les poules n’existaient pas. La clé est de maintenir de bonnes relations avec les voisins, de connaître leur opinion et de les consulter.

Pour avoir plus d’informations rendez-vous sur neo-terra.ca.