Investissement et relève familiale aux Escaliers de la Chaudière
AFFAIRES. Fondée il y a plus de 30 ans, l’entreprise Les Escaliers de la Chaudière de Saint-Isidore vient de franchir deux étapes importantes de son évolution. Une première implique un investissement majeur et l’autre un changement de garde.
Son propriétaire, Clermont Duclos, a finalement cédé les rênes de l’entreprise familiale à ses deux fils, David et Pierre-Luc, qui ont acquis le reste des parts de l’entreprise au cours de la dernière année. Ce changement s’était toutefois amorcé il y a quelques années et les deux fils de M. Duclos avaient déjà commencé à y mettre leur couleur avec le temps.
« Nous avons mis l’entreprise à notre main et elle va changer encore. Notre père est notre mentor et est toujours là pour nous supporter, heureusement », explique David Duclos.
Pour illustrer ces changements, il explique que l’entreprise vient d’investir pas moins de 2,7 M$ dans ses installations, de loin l’investissement le plus important depuis sa naissance. « On parlait depuis longtemps de refaire l’extérieure et la façade du bâtiment. Nous avons des clients qui recherchent le wow, le projet unique et ce n’est pas ce que le bâtiment reflétait. Notre salle de montre était désuète et il fallait rehausser cet aspect. On a choisi de tout refaire en même temps. Agrandissement, achat d’équipements, chambre à peinture, bureaux séparés, etc. », résume -t-il.
Il insiste que l’approche de l’entreprise est un travail d’accompagnement auprès de la clientèle, ce qui rendait les investissements d’autant plus pertinents. « Nos clients ne viennent pas chercher un prix, mais une expérience, un produit unique, quelque chose que nous sommes les seuls à proposer. On incite les gens à venir nous voir, alors tout ça allait de soi. »
Haut de gamme
David Duclos ajoute que l’entreprise a effectué un virage il y a une dizaine d’années dans le but d’aller chercher des projets plus particuliers. « Ce sont des entrepreneurs qui nous ont amenés là. Ils avaient de la maison haut de gamme et ça nous a amené à se perfectionner et être à l’aise là-dedans. Ce n’est plus complexe pour nous de le faire. »
L’achat d’un robot pour la peinture, d’un centre de débitage pour la découpe du matériel et d’une machine à commande numérique sont les investissements réalisés spécifiquement pour l’aspect production. « Aujourd’hui, un employé peut faire ce que deux employés étaient nécessaire avant. Ça vient sécuriser ce que nous avions déjà et nous donner d’autres possibilités de développement en nous donnant potentiellement accès à certains clients corporatifs. »
Il rappelle que son domaine est le plus difficile en matière de physique et de logistique. « L’escalier est le domaine le plus complexe du monde de la construction. On unit deux planchers, jamais avec les mêmes grandeurs et jamais avec les mêmes hauteurs ou les mêmes références. Ce sont souvent les clients qui nous amènent des projets. Ça peut être intimidant, mais aussi gratifiant. »
Faire plus avec le même personnel
Les Escaliers de la Chaudière emploie aujourd’hui 27 employés et, comme la plupart des entreprises de la région, n’hésiterait pas à bonifier son équipe. « On cherche encore des gens, mais ils sont difficiles à trouver. Il n’y a pas d’école dans la fabrication d’escaliers. Nos nouveaux équipements nous permettent heureusement d’évoluer », explique David Duclos.
L’entreprise a tout de même doublé son chiffre d’affaires depuis cinq ans, sans avoir recruté de personnel. Le récent investissement devrait permettre de poursuivre dans la même voie. « La pandémie a permis ça. Nous avons gagné beaucoup d’efficacité et de rapidité en nous associant aux bonnes personnes. Nous avons fait un virage vert qui nous a amené à chauffer notre usine à la biomasse, bonifier nos produits et donner une meilleure qualité de vie à notre personnel, puisque nous avons éliminé les odeurs, notamment. »
David Duclos estime, en terminant que son frère et lui ont choisi de miser sur l’équipe pour faire progresser l’entité. « J’aurai beau être le meilleur patron du monde, si je n’ai pas le personnel, je serai en bas de liste. On a voulu les rendre fiers de quelque chose en agrandissant, remodelant et en ajoutant de la machinerie. Il faut que ce soit le plus confortable possible. »