Fermeture d’Olymel Vallée-Jonction: les réactions fusent
ÉCONOMIE. Si certaines appréhensions existaient déjà, l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction a eu l’effet d’une bombe vendredi et les réactions n’ont pas tardées. Surprise, déception, mais aussi incompréhension ont été illustrées par plusieurs.
Pour la mairesse de Vallée-Jonction, Patricia Drouin, l’impact d’une telle fermeture se fera inévitablement sentir à plusieurs niveaux. « Il y avait beaucoup de rumeurs, mais on ne pouvait rien déceler. On a eu l’espoir que ce ne soit pas la nôtre. Pour un emploi chez Olymel, c’est quasiment trois autres qui en découlent dans la région et les impacts seront grands. »
Président des travailleurs d’Olymel à Vallée-Jonction, Martin Maurice ne comprend pas le raisonnement fait par l’entreprise, particulièrement sur les possibilités de main d’œuvre dans la région. « Quand on se compare, nous sommes les meilleurs dans tout: production, rétention de la main d’œuvre, on s’est améliorer beaucoup depuis le retour de la grève. Nous sommes la seule usine qui embauche encore. C’est dire n’importe quoi que c’est un enjeu ici. Quant aux investissements nécessaires, ils ont mis des centaines de millions à Yamachiche et ils ne peuvent pas y conserver un quart de travail de soir, contrairement à nous. »
René Roy, producteur à Saint-Jules et président du Conseil canadien du porc a du mal à comprendre le raisonnement de l’entreprise d’avoir choisi Vallée-Jonction, au détriment de l’une des trois autres usines de son giron. « Pour moi c’est un non-sens que notre production soit transportée dans d’autres régions, limitrophes à Montréal, puis que l’on soit obligé de traverser des ponts et parcourir des centaines de kilomètres. Nous avons plusieurs avantages pour notre positionnement, alors qu’une entreprise sacrifie tout cela, c’est décevant. »
Il estime que l’entreprise écarte toute la volonté et l’expertise d’une région en matière de production. « Nous ne sommes pas les seuls à produire du porc dans la région, mais la production autour de Vallée-Jonction fait vivre des familles et même des rangs. Il y a chez nous des gens compétents et qui désirent en faire partie. On ne peut anticiper les impacts que cela aura. »
Le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, est de ceux qui avaient toutefois un mauvais pressentiment avant l’annonce. « Quand on regroupait tous les indices, le contexte où Olymel a très peu investi à Vallée-Jonction, le faible taux de chômage, différents facteurs étaient là. C’est dramatique. C’est une masse salariale qui ne sera plus disponible dans la région. Nous sommes la plus forte concentration de producteurs de porcs ici, et il y a aussi tous les emplois indirects qui sont liés à Olymel où il y a des impacts. »
Sur la suite des choses, René Roy estime que des idées sont actuellement évoquées sur d’autres options, sauf qu’une annonce sur la convention liant les producteurs aux transformateurs est toujours en cours. « On veut regarder toutes les options potentielles. Sans causer de faux espoirs, on ne veut pas seulement regarder fermer l’usine sans regarder les possibilités de continuer à produire et transformer du porc dans la région. »
Sur les priorités actuelles, Luc Provençal indique que le soutien aux travailleurs est déjà entamé et souhaite que ceux-ci demeurent dans la région. « Que ce soit pour les requalifier, les diriger ailleurs, c’est déjà en cours. Sauf qu’il faut garder ces gens-là chez nous, dont les travailleurs étrangers, pour qu’ils puissent appuyer les autres entreprises de la région. »