Olymel confirme la fermeture de l’usine de Vallée-Jonction

AGROALIMENTAIRE. Olymel a finalement confirmé la fermeture définitive de son usine d’abattage, de découpe et de désossage de porcs de Vallée-Jonction, vendredi, lors d’une conférence de presse à son siège social de Saint-Hyacinthe. Cette décision implique malheureusement la suppression de 994 emplois dont 911 syndiqués et 83 cadres.

Aux prises avec des difficultés financières importantes et une mutation nécessaire de son modèle d’affaires, Olymel indique que la décision a été rendue nécessaire afin de stopper les pertes du secteur du porc frais qui se chiffrent à plus de 400 millions de dollars depuis 2 ans et menacent la pérennité de l’ensemble de l’entreprise.

Olymel avait déjà évoqué, il y a quelques semaines, la nécessité de diminuer ses abattages au cours des prochains mois et qu’une des quatre usines ferait l’objet d’une fermeture. Président-directeur général d’Olymel, Yanick Gervais indique que les difficultés de recrutement et la vétusté des installations qui datent de 1991 ont guidé la décision. « Outre la nécessité de fermer un établissement pour réduire nos capacités d’abattage et revoir notre modèle d’affaires afin de l’optimiser, le processus réalisé a fait ressortir clairement les désavantages de l’usine de Vallée-Jonction en raison du déclin constant de la main-d’œuvre disponible dans la région et de l’état des installations qui nécessiterait l’injection d’une quarantaine de millions de dollars de remise à niveau ».

Compte tenu de la nature des activités de l’abattoir de Vallée-Jonction et afin de faciliter l’écoulement des porcs et répondre ainsi aux demandes des producteurs de porcs, notamment ceux de la région de la Beauce, la fermeture de l’établissement devrait s’étaler sur une période de plus de 8 mois. 

Une première étape consistera à mettre fin au quart de travail de soir vers la mi-septembre 2023 ce qui devrait concerner 443 employés de production, alors que les opérations du quart de jour impliquant 468 autres employés de production devraient se poursuivre selon les disponibilités des approvisionnements et de la main-d’œuvre, jusqu’à la cessation complète des activités de l’usine le 22 décembre 2023. 

Olymel indique aussi n’avoir pris aucune décision sur l’avenir des installations de l’usine de Vallée-Jonction. L’entreprise prendra le temps nécessaire afin d’étudier toutes ses options et d’examiner les propositions qui pourraient émaner de parties intéressées.

La direction d’Olymel estime que sa nouvelle configuration dans le secteur du porc frais avec ses trois usines modernes d’abattage, de découpe et de désossage de porcs de Saint-Esprit, dans Lanaudière, de Yamachiche, en Mauricie et d’Ange-Gardien, en Montérégie Ouest, seront en mesure d’atteindre les capacités d’abattage qu’Olymel a révisées à la baisse, les faisant passer de 140 000 à 81 000 têtes par semaine. 

Ces trois établissements sont tous situés dans des bassins de main-d’œuvre offrant de meilleures possibilités de recrutement. Olymel doit en effet rééquilibrer ses capacités d’abattage et retrouver une meilleure adéquation entre la main-d’œuvre disponible et cette capacité de manière à assurer la pérennité du secteur du porc frais. La direction d’Olymel a indiqué qu’une annonce devrait suivre au cours des prochains jours sur les nouvelles modalités du partenariat avec les Éleveurs de porcs du Québec.

Relocalisation des employés

Olymel invitera sous peu les employés à s’inscrire à un programme de relocalisation sur une base volontaire pour les employés souhaitant demeurer au sein de l’entreprise et occuper un poste dans un autre établissement d’Olymel. Les usines spécialisées dans l’abattage et la découpe de porc et situées à Yamachiche, Saint-Esprit, Ange-Gardien, Princeville et Sherrington, ainsi que l’usine de surtransformation de porc de Saint-Henri feront partie du plan de relocalisation. Un comité de reclassement sera aussi mis sur pied avec la collaboration d’Emploi Québec afin d’appuyer les employés qui voudraient opter pour une nouvelle orientation de carrière.

Ajoutons que l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction compte actuellement 122 travailleurs étrangers temporaires rattachés à cet établissement. Olymel a entrepris des démarches auprès des autorités fédérales et provinciales dans le but de permettre à ces travailleurs de faire une demande de relocalisation dans un autre établissement d’Olymel.