Des fouilles archéologiques cet été à Saint-Sylvestre

HISTOIRE. Des étudiants à la maîtrise examineront deux sites uniques témoignant la présence des Irlandais au 19e siècle, découverts par Steven L. Cameron.

Cette démarche est l’aboutissement de nombreuses années de recherches et après la publication de trois livres sur l’histoire des immigrants irlandais du Québec.

«Il y avait toujours une tradition orale d’une famille irlandaise, d’un couple qui vivait dans une grotte», raconte M. Cameron. Mais cette histoire n’a jamais pu être confirmée par des preuves écrites ou physiques.

Tout a changé, il y a quatre ans. Le résident de Sainte-Agathe commençait à être connu pour ses recherches. Alors qu’il se trouvait aux funérailles d’un homme de Saint-Sylvestre, l’une des personnes présentes a abordé Steven L. Cameron et lui a mentionné le nom de «Patton».

Avec cette information, il a pu retrouver un morceau de terre dans les cadastres de 1870, qui appartenait à un certain James Patton. «Le couple était un peu fou. Ils vivaient dans une «cave», qui en anglais veut dire grotte. Presque la totalité des faits correspond à l’histoire orale», décrit Steven Cameron.

Patton’s Scalpeen

L’historien s’est par la suite rendu sur place chercher des traces de cette habitation de pierre. Il l’a trouvée. «Je ne le croyais pas. C’est un site unique», dit M. Cameron.
Sur sa page Facebook «S.L.Cameron & Coirneal Cealteach», on peut voir dans l’album photo «Hill Notes» une image du mur sud du «Scalpeen» de Saint-Sylvestre, le nom de l’habitation de M. Patton.

Dans le film «Star Wars: Le Dernier Jedi», Luke Skywalker entraîne Rey sur une île remplie d’habitations de pierre. Cette île existe réellement à 11km des côtes irlandaises. Elle se nomme Skellig Michael et a hébergé un monastère chrétien au 13e siècle. C’est exactement ce type d’habitation qu’on soupçonne M. Patton avoir construit sur une pente de Saint-Sylvestre.

Un deuxième site découvert à l’automne 2017

Alors qu’il donnait une conférence, un homme de l’assistance lui a demandé de venir examiner chez lui un autre site. «J’ai immédiatement reconnu le style de construction, expose M. Cameron. C’est comme un igloo de pierre sans ciment, une «clòchan ou beehive hut». Il n’y a pas de pluie qui tombe à l’intérieur. La construction était plus complète que l’autre», indique Steven L. Cameron. Ce deuxième site est lui aussi situé à Saint-Sylvestre.

Les fouilles

Deux archéologues se sont déplacés en novembre 2017 et lors de cette visite préliminaire, ils ont établi quelques constats qui confirment qu’il s’agit bel et bien d’une habitation. Ils y retourneront après la fonte de la neige en juin ou juillet 2018 afin d’entamer les recherches  qui tenteront de répondre à des questions de base. Était-ce un hébergement temporaire ou permanent? Est-ce qu’il pourrait s’agir d’une «sweat house» irlandaise? «C’est le sol qui va nous le dire», ajoute M. Cameron.

Soucieux de préserver l’intégrité des sites et la sécurité des personnes, M. Cameron n’a pas révélé plus de détails sur l’endroit exact de leurs emplacements ou à quelle université les étudiants qui l’exploreront étaient affiliés. Il estime pouvoir revenir avec plus de résultats dans les prochains mois.