Démantèlement de la Régie intermunicipale d’ici 2021

ENVIRONNEMENT.  Le projet d’Innergex et celui d’Englobe n’aurait pas vu le jour sans la mise en vente de près de 465 hectares de terrain autour de l’ancienne mine Carey.

En l’an 2000, six municipalités ont hérité, pour montant symbolique d’un dollar, de 50 millions de pieds carrés de fonds de terrain. C’est à ce moment que la Régie intermunicipale du parc industriel Beauce-Amiante est née, sous l’égide des élus de Saint-Jules, Saint-Frédéric, Tring-Jonction, Saint-Séverin, East-Broughton et Sacré-Cœur-de-Jésus.

Avant cette transaction, ces terrains appartenaient au promoteur Métalurgie Magnola. Cette entreprise a tenté dans les années 1990 de revaloriser les résidus miniers par l’extraction du magnésium qu’il contenait. Le projet n’a jamais vu le jour. Les terres autour de l’ancienne mine Carey, fermée en 1986, ont été transférées aux municipalités.

De la bisbille

L’idée derrière la Régie était d’attirer de nouvelles entreprises. Les Roulottes du Nord, Davos, Transport Mario Giguère et d’autres s’y sont installés.

Cependant, il s’en est suivi d’une période plus difficile, liée à des conflits avec d’autres entrepreneurs, tel que Planchers DAVA. «Il y avait beaucoup de procès. La Régie a réglé chacun d’eux hors cour. On avait une dette et la décision a été prise de commencer à vendre des terrains pour arrêter de faire payer les municipalités membres», explique Mario Groleau, maire de Tring-Jonction.

D’ici 2021

Les élus de la Régie ont en tête de la démanteler depuis environ deux ans. L’intérêt à développer les 465 hectares, dont la grande majorité se trouve en zone blanche, n’y était plus. «La Régie s’est retrouvée en compétition avec les parcs industriels des municipalités», montre M. Giguère.

Une dette tombée du ciel

Avec le changement de la Loi sur les mines en 2013, la Régie est devenue, du jour au lendemain, détentrice de la responsabilité environnementale des résidus miniers. Ils ont également été obligés, à partir de 2015, d’inscrire à leur comptabilité le passif environnemental que représentent les sites contaminés.  La Régie devait évaluer le coût de la décontamination et l’inclure à sa dette.
Le gouvernement du Québec fait de même pour les terrains contaminés sous sa responsabilité. Il y est inscrit à la dette générale de la province.

Partenariat avec Englobe

Une visite de la Ville d’Asbestos a convaincu les élus municipaux de mandater Englobe, consultant en génie des sols, pour la réhabilitation des montagnes du «tailling» de la mine Carey.

Englobe travaille depuis environ un an à déterminer le passif environnemental. Les haldes d’amiante seraient encapsulées sous une couche de matière végétale, provenant, entre autres, de la vidange des boues de bassins de décantation des usines de traitement des eaux usées. L’expérience réalisée à Asbestos a permis de remettre en forêt de nombreuses collines stériles. Le même projet est envisagé pour les résidus, dont la majorité est à Tring-Jonction et Sacré-Cœur-de-Jésus.

Le site même du moulin de la mine Carey appartient à un particulier. Il travaille conjointement avec Englobe pour l’évaluation du passif environnemental.

Transfert de la propriété

La Régie intermunicipale souhaite éventuellement vendre les terrains à Englobe dans les deux prochaines années. Il reste à régler le transfert du passif environnemental. Des discussions ont cours avec ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). Englobe n’a pas retourné la demande d’information de Beauce Média.

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