Crise du logement en Nouvelle-Beauce

DÉVELOPPEMENT. La MRC de la Nouvelle-Beauce poursuit ses réflexions sur les meilleures façons de contrer l’actuelle pénurie de logements qui affecte l’ensemble des municipalités de son territoire.

Les élus de la région ont d’ailleurs affirmé que la région vivait, rien de moins, qu’une crise du logement, lors de la plus récente séance du conseil des maires, tenue à Sainte-Marguerite. Parmi les idées soulevées, le conseil s’est engagé à renforcer le leadership municipal en matière d’aménagement du territoire et de développement résidentiel, à diversifier l’offre résidentielle en favorisant la mixité sociale, architecturale et économique des développements d’initiative privée et souhaite aussi arrimer les initiatives de développement résidentiel aux objectifs de développement économique et social. 

Comme initiative, les élus ont convenu de constituer immédiatement un groupe de travail regroupant des acteurs du développement économique et social, du monde de l’éducation et de l’industrie de la construction, dont le mandat serait de proposer des pistes de solutions relatives à une offre de logements abordables pour les étudiants et les travailleurs. 

Les élus espèrent toutefois certaines choses du gouvernement du Québec, dont un soutien et du financement pour doubler le nombre de logements sociaux et abordables sur son territoire d’ici 2027, le maintien d’un programme visant la création de logements sociaux, en complément du programme visant la création de logements abordables, ainsi qu’un appui envers les municipalités dans l’utilisation de leurs pouvoirs.

Une révision de la Loi sur l’expropriation, pour permettre aux municipalités d’acquérir des immeubles, devient toutefois pressante et le financement des logements annoncés dans le cadre du programme AccèsLogis devra être complété. L’élargissement du droit de préemption municipal en matière de logement à l’ensemble des municipalités fait aussi partie des demandes.

Des besoins pressants

Pour le maire de Sainte-Marie et préfet de la MRC, Gaétan Vachon, les inondations de 2019 sont venues chambouler les plans en matière de logement dans plusieurs localités de la MRC. « Des personnes touchées à Sainte-Marie, Scott et Vallée-Jonction se sont relocalisés ailleurs dans la MRC, pour plusieurs. Cette situation fait que nous avons comblé la plupart des espaces que nous avions de disponibles dans plusieurs localités et nous n’étions pas prêts à construire. »

M. Vachon ajoute que l’arrivée du campus de Sainte-Marie du Cégep Beauce-Appalaches, jumelée à l’émergence de certaines entreprises et leurs besoins de main-d’œuvre, font qu’il devient très difficile de loger à la fois l’étudiant qui fréquentera le campus ou le travailleur étranger qui arrive dans la région. Ainsi, une campagne marketing visant à informer les gens de la situation et une invitation aux entrepreneurs de la région à développer du logement seront mises de l’avant. « Notre mandat est d’essayer de trouver des solutions, mais ce ne sera pas facile. Nous sommes limités, car en plus d’avoir eu des inondations, nous n’avons pas le volume souhaité pour exploiter tous nos terrains.

La récente loi 103, adoptée en décembre dernier, n’est d’ailleurs pas le meilleur outil en matière de développement régional, insiste M. Vachon. La Table régionale des élus municipaux de Chaudière-Appalaches (TREMCA) a récemment sensibilisé le ministre responsable de la région, André Lamontagne, sur le non-sens de certains éléments de la loi.

« L’exemple de Sainte-Marie est probant. Nous avons obtenu 83 hectares à la suite des inondations, nous en avions perdu 33. Ça fait des années qu’on fait des demandes. Le problème est que nous sommes tous congestionnés en Nouvelle-Beauce et l’esprit de la loi voudrait que l’on comble la zone principale, soit Sainte-Marie, avant toute chose. Pour nous, c’est un non-sens, car le développement est l’affaire de tous. C’est unanime chez nous et partout ailleurs », insiste-t-il.

Des solutions sont déjà appliquées dans la région toutefois, fait-il valoir. » Par exemple, des entreprises achètent déjà des maisons pour espérer loger leurs nouveaux employés. Dans le dossier des îlots déstructurés, un dépôt a été fait pour voir si certains espaces pourraient être libérés, éventuellement. C’est un besoin dans chaque municipalité, c’est flagrant », conclut Gaétan Vachon.