Changer de carrière? Aucune misère!

EMPLOI. Les entreprises en mal de main-d’œuvre sont appelées à changer ou à disparaître. C’est ce qui ressort de la cinquième édition de la Foire de l’emploi Beauce-Nord, tenue le vendredi 2 mars dernier au Centre Caztel de Sainte-Marie.

En tout, 73 kiosques avaient été installés et on a même dû en refuser 14 autres, faute d’espace. Par comparaison, l’an dernier, il y avait 45 entreprises sur place. L’an prochain, il est donc fort à parier que la sixième édition prendra encore plus d’ampleur.

Des centaines de personnes sont venues visiter les 73 kiosques de la Foire de l’emploi Beauce-Nord.

« On a explosé! Il nous reste juste à louer une glace, ce qui, à la dernière minute, n’était pas possible. […] Il y a plusieurs opportunités en Beauce. On veut amener les gens à prendre d’autres voies que les voies régulières; penser à réorienter leur carrière », a affirmé Sophie Breton, coordonnatrice de l’événement.

Afin d’aider un plus grand nombre d’entreprises à se faire connaître, la Foire de l’emploi a ouvert ses portes non seulement aux entreprises de Beauce, mais également à celles de Lotbinière, Bellechasse et des Etchemins. « On dit aux gens: « Vous avez un emploi? Venez améliorer votre sort! », a prononcé Jean Cliche, responsable de l’activité.

À son avis, le manque de main-d’œuvre ne se règlera pas que par la main-d’œuvre. Les entrepreneurs doivent repenser leur équipement, leur productivité, voire même leur plan d’affaires.« La première chose à faire est d’améliorer la qualité de la gestion. Il y a un mur qui s’en vient. Il y a plus de gens qui quittent le marché que de gens qui arrivent, mais si on améliore la productivité, on a une chance d’augmenter les salaires », a-t-il poursuivi, optimiste de la créativité des entrepreneurs de la région pour trouver des solutions.

Coup d’œil de l’intérieur

Entre autres, était présente Kime la Barbière de chez Encre Sacrée Tattoo & Barber Shop. À son kiosque, celle-ci a notamment offert une démonstration de coupe de barbe « à l’ancienne ». « Je voulais montrer mon métier, montrer que les femmes peuvent être barbière », a-t-elle indiqué. En ce qui la concerne, les jeunes étaient très intéressés à ses tatouages, tandis que les visiteurs plus âgés voulaient en savoir plus sur son parcours et ses produits.

Christian Marcoux, de Christian Marcoux cuisine et mobilier design, était aussi sur place pour faire valoir le DEP ébénisterie comme choix de carrière. « Beaucoup de jeunes ne savent pas ce qu’ils veulent faire, mais l’ébénisterie, c’est plus large qu’on pense. Il manque d’ébénistes sur le marché, c’est fou! »

Marie-Ève Labrie et Jonathan Hallé de Clean International.

Marie-Ève Labrie, directrice au développement des affaires chez Clean International (spécialisée en nettoyage agroalimentaire), a 50 postes à combler au Québec et en Ontario. Aux grands maux les grands remèdes, l’entreprise partira en mission de recrutement aux Philippines en avril prochain, où 150 candidats attendent de passer une entrevue. À la fin, 25 personnes seront sélectionnées pour venir travailler au pays dès cet automne. Ils auront un permis de travail renouvelable d’une durée d’un an. « Ce sont des conditions de travail difficile, ce n’est pas fait pour tout le monde, mais ils sont motivés. Avec le salaire qu’on offre, pour eux, ils sont riches! »

Les visiteurs ont pu essayer l’appareil de peinture virtuelle utilisé par des élèves du DEP en carrosserie du Centre Intégré de Mécanique Industrielle de la Chaudière (CIMIC).