Action Chaudière 2000: les actifs seront liquidés

BEAUCE. Comme le projet d’aménagement d’un barrage gonflable sur la rivière Chaudière, initié vers la fin des années 90, ne verra visiblement pas le jour, les actifs de la société Action Chaudière 2000 (ARC) seront liquidés au cours des prochaines semaines.

Une décision en ce sens avait été rendue en mars dernier par la Cour Supérieure du Québec et faisait suite à une demande du président de la campagne de financement populaire lancée à l’époque, Jean-Louis Bonneville, qui s’était adressé au tribunal dans cet objectif.

Rappelons que l’initiative souhaitait mettre en place, en été, une étendue d’eau permettant un accès accru pour les citoyens à la rivière et la possibilité d’y exercer diverses activités nautiques. Il était envisagé que le projet s’étende sur 21 kilomètres, de Scott à Vallée-Jonction.

Joint par le journal, M. Bonneville a préféré s’en remettre à la décision du tribunal et à la firme comptable Blanchette Vachon s.e.n.c.r.l., qui sera chargée de la liquidation et qui s’occupait d’ailleurs des états financiers et des aspects fiscaux d’ARC depuis de nombreuses années. Ce mandat a d’ailleurs été confié à André Bonneville, CPA, qui confirme brièvement que la liquidation aura lieu au cours des prochaines semaines et que les sommes restantes seront redistribuées à un ou quelques organismes de la région.

Toujours pertinent malgré tout

Autre initiateur du projet et président d’Action Chaudière 2000, Claude Marcoux est naturellement déçu du dénouement et réitère la pertinence du projet. « C’est dommage qu’il y ait un jugement. Comme j’étais en Floride, comme chaque hiver, je n’étais pas à la Cour pour défendre le projet et la suite des choses. Je crois encore au projet et j’aurais aimé que le compte demeure en opération et l’argent aussi. J’ai vieilli, mais j’aurais pu être consultant, car je connais le dossier. »

Il avait d’ailleurs lancé un appel à tous en septembre 2021 dans le but de trouver des personnes intéressées à relancer le projet. « J’avais eu quelques appels de gens intéressés. Il y avait beaucoup de travail de fait. L’étude d’impact avait été faite et aurait pu être remise à jour. »

Évalués initialement à 1 000 000 $, les coûts du projet avaient été rehaussés à 3 000 000 $ par l’équipe chargée de compléter une étude d’impact. Or, celui-ci n’a jamais été mené à terme en raison, notamment, de la réalisation d’une piste cyclable et de l’augmentation substantielle des coûts.

Une campagne publique de financement lancée en 1998 auprès de la population, des industries et des commerces beaucerons avait permis d’amasser environ 325 000 $. De cette somme, il ne reste qu’environ 125 000 $ toujours à la disposition d’Action Rivière Chaudière 2000 dans un compte bancaire, puisque diverses sommes avaient été investies pour faire avancer le projet, dont l’étude d’impact (75 000 $) et l’acquisition d’un terrain à Scott pour y installer tout le matériel nécessaire au futur barrage, en plus de tous les frais de gestion dédiés à la production des bilans annuels de la société.

M. Marcoux indique d’ailleurs avoir acquis le terrain, acheté par la société dans le passé. « Je crois encore au projet et j’ai signé que je ne pourrai pas le vendre avant cinq ans. Si d’autres personnes veulent le relancer, ils auront ce terrain-là pour partir. Il faut revivre la rivière et les localités qui sont situées aux abords. »

Soulignons que les lettres patentes de la société, constituée en 1991, prévoient, en cas de dissolution, que la totalité des biens soit dévolue à un organisme de bienfaisance canadien enregistré ou à un autre donataire reconnu en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu.