Accident de travail à Sainte-Hénédine: la CNESST retient trois causes
ACCIDENT. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient trois causes pour expliquer l’accident ayant coûté la vie à un opérateur de l’entreprise, Sollio et Avantis Agriculture coopérative, le 26 septembre 2022 au Centre de semences, d’engrais minéraux et de grains de Sainte-Hénédine.
Le jour de l’accident, le travailleur procédait au nettoyage d’un silo de blé. Il devait être vidé de son contenu avant d’être rempli à nouveau par un autre type de céréales. Vers la fin d’une étape de nettoyage, le travailleur a voulu sortir du silo afin de débrayer la vis balai et s’est positionné dans la porte d’accès. C’est à ce moment que sa jambe gauche a été happée par la vis balai. Il a alors été entraîné au sol et tiré jusqu’au centre du silo. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Selon la Commission, la méthode de nettoyage du silo exposait le travailleur à entrer en contact avec la vis balai en fonction, raison pour laquelle il a été happé, puis entrainé. D’autre part, la CNESST estime que l’employeur ne s’est pas assuré que les travailleurs étaient informés et formés sur la procédure de cadenassage existante pour le silo en question.
À la suite de l’accident, la Commission a interdit l’accès à l’ensemble des silos de l’établissement pour tout type de travaux. Elle a également exigé une méthode de travail sécuritaire visant une procédure de cadenassage ainsi que la formation de tous les travailleurs et travailleuses. L’employeur s’est conformé aux exigences.
La CNESST indique qu’elle transmettra les conclusions de son enquête à l’Union des producteurs agricoles et une copie du rapport à l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière, à l’organisation des Producteurs de grains du Québec ainsi qu’à l’Association canadienne de sécurité agricole afin que leurs membres en soient informés.
Le rapport d’enquête sera aussi acheminé au ministère de l’Éducation, qui en assurera la diffusion dans les établissements de formation offrant le programme d’études en agriculture dans l’objectif de sensibiliser les futurs travailleurs.
Par respect pour la famille et les personnes impliquées, la direction de Sollio & Avantis agricuture a réagit au rapport, mais s’est limitée à une déclaration. « Nous avons pris connaissance du rapport et avons implanté rapidement toutes les mesures correctives. En plus de la formation complète sur les procédures existantes de cadenassage et d’entrée en espaces clos pour nos silos, la haute direction suit de façon proactive, en collaboration avec les gestionnaires et les employés, les priorités d’actions en santé et sécurité qui ont été identifiées pour l’année en cours dans chacun de nos secteurs d’activités. La santé et la sécurité des coéquipiers demeurent notre priorité et c’est pour cela que nos actions visent à diminuer le plus possible les risques, à nous assurer que les équipements sont utilisés avec prudence et à former adéquatement chaque employé pour veiller à sa sécurité tout comme à celle de ses collègues », a indiqué le directeur général de Sollio & Avantis Agriculture coopérative, Marco Nadeau.