Jimi James: de Sainte-Claire à Las Vegas, en passant par Sainte-Hénédine

TATOUAGE.  > Jimmy Morissette, alias Jimi James, est un créateur, cela ne fait aucun doute. Après avoir travaillé un certain temps en couture, il gagne sa vie dans le domaine du tatouage et souhaite maintenant ouvrir une galerie d’art… à Las Vegas, rien de moins!

Natif de Sainte-Claire, Jimi James s’est trouvé une identité et a son propre studio à Sainte-Hénédine. Il profite de son art pour subvenir à ses besoins, soit vivre et voyager. S’il passe la majeure partie de son temps dans la région, il en profite aussi pour découvrir quelques-unes des plus grandes villes d’Amérique. «L’art peut se promener n’importe où. J’ai commencé à tatouer à Vegas en 2008. J’ai fait ça deux ans à temps partiel et depuis 2010, c’est à temps plein.»

S’il pratique maintenant le tatouage, il se considère d’abord un musicien. «Je joue de la batterie depuis cinq ans. Je n’étais pas bon à l’école, alors que tout ce qui était manuel, jouer de la musique, dessiner et tout ça, c’est là que j’avais du talent. Ma mère m’a acheté un «kit» en 2008 et elle m’en parlait depuis plusieurs années. C’est là que j’ai commencé et je n’ai jamais arrêté.»

Sa réputation dans le domaine étant maintenant faite, il peut faire à peu près ce qu’il souhaite. «Les gens me font confiance. Certains n’ont pas d’idées et me disent de faire ce que je veux. Tout artiste aime ce genre de défi. Des papillons et des étoiles, je n’en fais plus. Aujourd’hui, je fais des bras ou des jambes complètes.»

Ses clients proviennent d’abord de son entourage, autant ici dans la région qu’ailleurs. «Je n’ai jamais fait d’annonce, c’est du bouche à oreille. Je ne voudrais pas avoir une liste d’attente de deux ou trois ans. Huit ou neuf mois d’attente, c’est suffisant. J’ai trois pages de noms que je peux appeler en cas d’annulation, c’est assez.»

Jimi n’a jamais pris part à de concours, malgré son talent certain. Il a toutefois passé une audition pour le concours Ink Master à Chicago il y a quelques années. «Nous étions 3 000 au départ. Ensuite, c’est descendu à 300. Là-dessus, ils en prenaient 16 pour une audition pour la télé. Je suis allé à Los Angeles passer l’audition et je n’ai pas eu de retour. Je ne suis pas certain que j’y serais allé de toute façon», précise-t-il en ajoutant préférer se tenir loin des projecteurs. «Je me suis fait offrir plein de choses. Les gens ne veulent pas voir ma face, mais ce que je fais. Trop de monde autour, ça m’énerve de toute façon.»

Des noms connus

Il n’a pas que le tatouage comme talent. Ses créations ont aussi existé dans d’autres domaines. «Quand je suis parti à Los Angeles la première fois, je ne tatouais pas. Ma mère m’a appris à coudre quand j’étais jeune. J’y suis demeuré un an et j’ai travaillé pour une boutique sur l’avenue Melrose où je créais des vêtements. J’y ai connu Pamela Anderson, Carmen Electra, Billy Idol, Gwen Stefani et d’autres, puis ça a marché. Travailler avec du beau monde tout le temps, c’était spécial.»

Au cœur cœur de l’action dans certaines grandes villes américaines, ses talents de créateur lui ont permis de connaitre quelques célébrités, certaines avec lesquelles il a même créé des liens d’amitié. «À Vegas, ils sont tous là et je vais voir beaucoup de spectacles. Quand je demeurais à Los Angeles, je me suis fait des contacts, histoire de me rendre «backstage».  J’en ai connu plusieurs: Rob Zombie, Megadeth, les gars de Motley Crue, Disturbed, Pantera et beaucoup d’autres. C’est mon trip!»

C’est justement sa façon de penser et de se comporter qui fait possiblement son succès. Il ne se considère pas comme le meilleur, même s’il gagne très bien sa vie dans ce domaine. «Il y en a toujours un meilleur que toi. Chacun son style, sa façon de travailler. Je ne suis pas à plaindre. Je suis «booké» un an d’avance, mais je travaille six mois par année. Ici, je travaille six jours par semaine, mais à Vegas, je travaille seulement les lundis. Est-ce que tu travaillerais à Vegas toi ?», dit-il en riant.

«Tous mes amis ne travaillent pas. On fait de la moto, du bateau, on se promène en voiture, on va voir des spectacles. Je pourrais y travailler plus, mais ça ne m’intéresse pas», indique-t-il en ajoutant qu’il prend généralement deux mois de vacances en été et trois mois l’hiver. «Quand je suis ici (au Québec), je travaille. Quand je suis ailleurs, j’aime en profiter.»

À Las Vegas, Jimi James s’adonne toutefois à la peinture pendant ses temps libres et songe même à l’ouverture d’une galerie d’art dans cette métropole américaine. «J’aimerais m’ouvrir une galerie d’art là-bas, car les gens ont de gros moyens. J’en ai fait une pour DJ Ashba, l’ancien guitariste de Guns ‘N’ Roses et il m’en a demandé une autre pour son studio. C’est rendu mon chum. Je dois faire des tableaux de toute façon cet hiver. J’ai un ami qui est bien branché et il m’a refilé ses contacts. Je vise un vernissage au Hard Rock Café là-bas en février ou mars prochain.»

Inspirer les jeunes

L’histoire de Jimi James peut inspirer bien des jeunes, particulièrement chez ceux qui, comme lui, ont des difficultés à l’école. Tout le monde a des talents, il s’agit de bien les exploiter à son avis. «Tout se peut. Ça m’a pris du temps à trouver ma passion. J’ai 44 ans aujourd’hui et j’ai essayé plein de choses. Je suis parti à Los Angeles la première fois j’avais 18 ans. J’ai finalement acheté ma maison à Las Vegas il y a trois ans à peine.»

Autre destination pour lui, il quittera pour Edmonton au cours des prochains jours où quelques clients l’attendent avec impatience deux fois par année. Il reprendra ensuite la route de Las Vegas pour quelques vacances avant de revenir dans la région pour travailler de façon plus intensive jusqu’à la période des fêtes, puis retourner dans la capitale du Nevada pour y passer l’hiver. «J’aime la campagne, mais pas trop longtemps. J’aime que ça bouge. Ici, on s’organise des activités de groupe très souvent, et heureusement.»