De janvier à décembre 2020, le Québec a subi une perte nette de 208 500 emplois en raison de la pandémie. Chaudière-Appalaches s’en est mieux sorti que les autres régions administratives.
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Notre région possédait déjà le plus bas taux de chômage dans la province en 2019, à 3,3 %. Il est passé à 5,7 % l’année suivante, en hausse de 2,4 %.
Cet écart de chômage, entre 2019 et 2020, est inférieur seulement dans le Centre-du-Québec (2,1 %) et le Bas-Saint-Laurent (1,4 %). Ces deux régions possédaient toutefois des taux de chômage plus élevés que Chaudière-Appalaches avant la pandémie (6,1 % et 7 %).
En 2020, Chaudière-Appalaches occupait aussi le deuxième rang provincial pour le taux d’activité (66,6 %), derrière Lanaudière (68,4 %). Le taux d’activité représente le pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus en emploi, ou à la recherche active d’un emploi.
Travailleurs essentiels
Dans les MRC de Bellechasse et Les Etchemins, plusieurs employeurs ont traversé mieux la pandémie à cause de leur mission première.
« Chez nous, le manufacturier et l’agriculture font vivre beaucoup de travailleurs. Des entreprises comme IPL (Saint-Damien-de-Buckland) et Exceldor (Saint-Anselme) sont devenues des services essentiels. Il y a Prévost (Sainte-Claire) où ça a été difficile. L’entreprise a fait des mises à pied, parce que les ventes d’autobus ont arrêté un certain temps », dit Katie Fortier, directrice générale de la SADC Bellechasse-Etchemins.
Elle a été surprise par la proactivité de certains entrepreneurs. « On a reçu des demandes pour financer des stratégies web, comme la création d’un portail pour les transactions en ligne. Des employeurs ont développé une nouvelle clientèle avec notre aide, notamment en fabriquant des produits sanitaires », précise Mme Fortier.
Manque de main-d’œuvre
Au Québec, la Beauce est reconnue comme le berceau de l’entrepreneuriat. Les projets se développent à grande vitesse, au point où la main-d’œuvre est insuffisante pour pourvoir les postes offerts.

Malgré la hausse du taux de chômage, ce « manque de bras » persiste toujours selon Marlène Bisson, directrice des opérations et commissaire industrielle pour Développement économique Nouvelle-Beauce (DENB).
« Les entreprises manufacturières ont de gros carnets de commandes. La construction bat des records. Nous n’avons pas le choix de recruter à l’international. C’est plus compliqué avec la COVID-19 », affirme Mme Bisson.
Pour Hélène Latulippe, directrice générale du Conseil économique de Beauce (CEB), ce manque de main-d’œuvre se reflétera sur les prix à la consommation pendant plusieurs mois.
« Chez les entreprises manufacturières, la pression de production est encore plus forte qu’avant la pandémie. Les nouveaux chômeurs, durant la pandémie, n’avaient pas nécessairement les qualifications requises pour changer d’emploi. D’autres personnes ont attendu de retrouver leur poste, car leur arrêt de travail était temporaire », indique-t-elle.
Le secteur tertiaire a été le plus frappé par les effets négatifs de la pandémie. Il regroupe les emplois dans les services, comme la vente au détail, la restauration, le tourisme et la culture.
« La COVID-19 n’a pas épargné notre région. Cet automne, avec la zone rouge, beaucoup d’entrepreneurs nous ont demandé de l’aide. On sentait leur stress », conclut Hélène Latulippe.
Taux de chômage par région administrative (2019-2020)
3,3 % – 5,7 % : Chaudière-Appalaches
4 % – 6,1 % : Centre-du-Québec
3,9 % – 6,6 % : Abitibi-Témiscamingue
3,5 % – 6,9 % : Capitale-Nationale
5,6 % – 7 % : Bas-Saint-Laurent
4,3 % – 7,1 % : Estrie
4,8 % – 7,6 % : Côte-Nord/Nord-du-Québec
5 % – 8,1 % : Outaouais
4,4 % – 8,2 % : Laval
5,6 % – 8,3 % : Mauricie
4,2 % – 8,4 % : Montérégie
4,1 % – 8,6 % : Lanaudière
5,1 % – 8,9 % : Québec (province)
5,6 % – 9,3 % : Saguenay-Lac-Saint-Jean
4,5 % – 10 % : Laurentides
7,3 % – 11,4 % : Montréal
13,3 % – 13,2 % : Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
* Source : Institut de la statistique du Québec