Des tireurs passionnés et conscientisés par la sécurité

Les propriétaires d’armes à feu, chasseurs comme tireurs sur des cibles, ont mauvaise presse depuis quelques années dans les médias traditionnels et sociaux.

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Pour mieux comprendre leurs sentiments et opinions, le journal a visité le champ de tir Noël Paquet à Saint-Georges.

«Nous avons plus de 300 membres, dont la moitié tire régulièrement. C’est une grosse période en automne, car de nombreux chasseurs viennent se pratiquer et ajuster leurs armes», confirme Roch Paquet, qui a pris la relève de l’entreprise en 2016.

Ses parents Noël et Denise pratiquent encore la chasse à 78 ans. Roch et sa conjointe Dany ont transmis cette passion à leurs enfants Maggy, 19 ans, et Randy, 17 ans. Un mur de photos, en hommage à leurs différentes chasses, se trouve dans l’allée où s’installent les tireurs.

«Notre champ de tir est inspecté chaque année. Il possède un corridor de surveillance et les tireurs doivent porter des bouchons ou protecteurs. Nos règles sont très strictes. Personne ne peut se promener avec une arme chargée», indique M. Paquet.

Roch Paquet a pris la relève du champ de tir Noël Paquet en 2016.

Améliorer la formation

Roch Paquet n’est pas surpris du faible nombre de déclarations au Service d’immatriculation des armes à feu du Québec (SIAF), une dépense jugée inutile par plusieurs propriétaires d’armes à feu.

Les armes neuves sont enregistrées automatiquement par le vendeur du magasin désigné. Quant aux armes usagées, elles doivent être enregistrées par son nouveau propriétaire.

«Les armes figurent déjà sur le permis de possession et d’acquisition (PPA). Pour améliorer la sécurité, il faut faire plus de pratiques dans les cours de maniements des armes à feu. Le gouvernement pourrait aussi demander un renouvellement plus fréquent du PPA (présentement chaque cinq ans), où on remplit un questionnaire qui parle entre autres de santé mentale», explique Roch Paquet.

Pour le volet pratique sur l’utilisation d’une arme à feu, l’entreprise accueille d’ailleurs des étudiants de l’École de foresterie de Duchesney. Sur une base régulière, des policiers de la Sûreté du Québec viennent s’exercer au tir avec leur arme de service.

La faute des médias sociaux ?

Jérôme Nadeau, résident de Saint-Gédéon, possède trois armes à feu pour chasser le chevreuil, le coyote, l’orignal et la perdrix. Sa carabine 6.5 Creedmoor lui sert également au tir de précision sur des cibles et pigeons d’argile. Il tirait avec cette arme lorsque nous l’avons rencontré.

«J’aime la précision que demande ce sport. Il y a plein d’aspects à considérer pour atteindre ses cibles, comme la façon de tenir la crosse, les types et poids des balles, ou encore la vitesse du vent», dit celui-ci.

Selon Jérôme Nadeau, des trolls sur les médias sociaux contribuent à accentuer la hargne envers les propriétaires d’armes à feu.

«Il faut savoir de quoi on parle. J’ai suivi des cours et obtenu mon PPA. Mes armes sont entreposées de façon sécuritaire. Une arme, c’est un outil, comme une voiture ou un couteau. Ça peut faire mal si on ne l’utilise pas correctement», rappelle-t-il.

Jérôme Nadeau ajoute qu’on ne doit pas se comparer aux États-Unis. «Là-bas, je trouve ça trop lousse. On peut s’acheter des armes à feu au Wal-Mart et se promener partout avec elles dans certains États. On n’a pas cette mentalité-là au Canada», conclut ce dernier.