Un processus de classement trop lent pour plusieurs acériculteurs

De nombreux retards dans le classement des barils de sirop d’érable ont été enregistrés en 2019. Les acériculteurs exigent des changements auprès des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) pour que cette situation ne se reproduise pas.

À lire aussi : Aider les producteurs à faire face aux catastrophes naturelles

Ce point est ressorti durant l’assemblée annuelle du Syndicat des acériculteurs de la Beauce (SAB) tenu le 2 octobre à Saint-Georges.

Les producteurs souhaitent qu’il n’y ait plus de retard dans le classement, car cela a une incidence sur le paiement du sirop. «L’hiver difficile ne laissait pas présager une aussi bonne saison. Les équipes d’inspecteurs étaient pareilles à l’an passé (14) et le système de classement était trop rigide», admet Marcel Larochelle, président du SAB.

Pour le classement 2020, les PPAQ utiliseront encore leurs laboratoires centralisés à Saint-Norbert, Pohénégamook et Plessisville. Le système informatique sera optimisé sur plusieurs points, dont l’étiquetage des barils.

«Les producteurs auront également accès au dépôt direct plutôt que d’attendre après un chèque. L’adhésion sera obligatoire pour tous les producteurs inscrits au Programme de paiements anticipés», indique M. Larochelle.

Soulignons que les acériculteurs ont produit 159,4 millions de livres de sirop d’érable en 2019, éclipsant la marque de 152,2 millions obtenue deux ans plus tôt.

Négociations en cours

Le taux de Brix influence le poids des barils de sirop.

L’actuelle convention de mise en marché entre les PPAQ et le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE) prendra fin le 27 février prochain. Le CIE regroupe les acheteurs transformateurs de produits acéricoles.

«Nous avons commencé les négociations. La dernière entente date de 2017», précise Marcel Larochelle.

Les PPAQ souhaitent des changements sur les primes et pénalités reliées au taux de Brix dans les barils de sirop.

L’échelle de Brix mesure la fraction de saccharose (sucre) dans un liquide, soit le pourcentage de matière sèche soluble. «Ça peut faire une grande différence sur le poids des barils et le prix à payer», dit M. Larochelle.

Dès octobre 2020, les producteurs seront également assujettis aux normes californiennes sur la teneur en plomb dans les équipements acéricoles. Ceux-ci devront être adaptés en conséquence, les États-Unis étant un important marché pour les PPAQ.

Nouveaux contingents

En 2016, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) avait accordé cinq millions d’entailles supplémentaires aux PPAQ. Lors d’une prochaine autorisation, les producteurs devront respecter de nouvelles règles.

Dans le scénario proposé, 100 000 entailles seraient réservées aux acériculteurs de la relève.

«La Régie n’aime pas l’idée d’un tirage au sort entre les producteurs. Pourtant, c’est elle qui avait demandé ça. Même si on ne croit pas à de nouvelles entailles dans le court terme, nous sommes contents d’être impliqués dans les changements à venir», mentionne Marcel Larochelle.

Dans le scénario proposé, 100 000 entailles seraient réservées aux acériculteurs de la relève. Des entailles serviraient aussi à des projets complets de démarrage sur les terres publiques.

Tests colométriques

Lors de la récolte 2019, des tests colométriques ont été effectués chez une trentaine de producteurs. La trousse d’analyse teste la sève, le concentré et le sirop d’érable pour estimer leurs propriétés gustatives.

«D’autres producteurs participeront au projet-pilote à la prochaine récolte. Ces tests outilleront les acériculteurs à améliorer leur qualité de production. La mise en vente aura lieu en 2021. Ça restera un achat optionnel», conclut Marcel Larochelle.