L’UPA se prépare pour un automne fort chargé

AGRICULTURE. Plus de 200 représentants des fédérations et affiliés de l’Union des producteurs agricoles (UPA) se sont réunis au Centre des congrès de Thetford, le jeudi 22 août, afin de faire le point sur les dossiers et de se préparer pour les élections fédérales qui auront lieu cet automne. Une visite d’Appalaches Nature était aussi prévue en fin de journée.

Le Courrier Frontenac a profité de ce passage de l’UPA afin de s’entretenir avec le président, Marcel Groleau, sur les grands enjeux abordés lors de cette journée, notamment ceux entourant l’élection à venir.

« Aussitôt que la campagne sera déclenchée, nous tenterons de rencontrer les candidats dans toutes les régions du Québec. Nous aurons des demandes précises à faire au prochain gouvernement. Nous voulons voir les engagements que nous aurons de chacun des partis », a-t-il affirmé.

L’UPA mettra l’emphase sur cinq grandes demandes, soit assurer la compétitivité des outils de gestion des risques, investir en agroenvironnement, adapter le programme des travailleurs étrangers temporaires, défendre l’agriculture et la foresterie privée dans les relations commerciales et actualiser le régime fiscal des entreprises agricoles et forestières.

Avec la compétitivité des outils de gestion des risques, l’UPA demandera au prochain gouvernement de bonifier dès cette année les programmes et, par la suite, l’indexation des budgets en fonction de la hausse de la production. « Il s’agit d’avoir un accompagnement de la part du gouvernement canadien qui est en phase avec celui que les États-Unis et l’Europe offrent à leurs producteurs afin d’être compétitifs sur les marchés », a expliqué Marcel Groleau.

Par ailleurs, ce dernier a indiqué qu’investir en agroenvironnement signifie autant aider les efforts de réduction des gaz à effet, que réduire ou mieux utiliser les pesticides, favoriser le bien-être animal et préserver les écosystèmes.

Avec les programmes des travailleurs étrangers, l’UPA souhaite davantage de flexibilité et qu’ils soient mieux adaptés au secteur agricole, soit en simplifiant et en accélérant le traitement des dossiers.

De plus, l’UPA demande de ne plus faire de concession sur la gestion de l’offre et d’indemniser entièrement et justement les producteurs pour les pertes découlant des précédents accords. « Nous savons que nous ne reviendrons pas en arrière, mais nous exigeons que ce soit terminé », a souligné Marcel Groleau.

Enfin, l’UPA signale que certaines clauses de la Loi de l’impôt sur le revenu doivent être mises à jour pour tenir compte de la réalité des entreprises agricoles.

Les fausses nouvelles, un fléau

Lors de cette journée, il a été question de désinformation et des fausses nouvelles touchant les domaines de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Mathieu-Robert Sauvé, écrivain et journaliste pour L’Actualité, Le Devoir et Québec Science, s’est penché sur cette question et est venu entretenir l’auditoire sur ce sujet.

Selon Marcel Groleau, il s’agit d’un véritable fléau. « Moins il y a de journalistes, moins il y a de médias qui traitent et vérifient la nouvelle, plus ça laisse de l’espace à la désinformation. Avec le Web aujourd’hui, Facebook, Twitter et Instagram, les gens, soit pour amuser ou tromper, vont volontairement diffuser de fausses nouvelles. Dans le domaine de l’alimentation, il y en a beaucoup, autant au sujet de la production de viande, de lait, de céréales, que de l’usage des pesticides. Tout ce qui est répandu sur le traitement des animaux, ce n’est pas cela. Nous devons bien les traiter pour faire vivre nos entreprises. »

Le président de l’UPA a insisté sur le fait qu’il est primordial de trouver un moyen de contrer ces fausses nouvelles afin que les gens comprennent bien ce qu’est l’agriculture.

Un garde-manger à préserver

Marcel Groleau a également abordé le sujet de la protection du territoire. « Nous sommes très conscients que le développement des communautés rurales est important, mais il faut que ça se fasse en protégeant le mieux possible le territoire agricole et, surtout, les terres de grande qualité. C’est vrai en milieu rural, mais encore plus autour des centres urbains où il y a beaucoup de gaspillage. »

Le président de l’UPA a notamment donné l’exemple de Beloeil qui se développe constamment et où l’on retrouve parmi les plus belles terres du Québec. « Ça fait de l’étalement urbain, oblige à construire d’autres bâtiments de services et à élargir les routes, toujours au détriment du territoire agricole. Il faut que les gens soient conscients que c’est notre garde-manger. Avec le réchauffement climatique et l’augmentation de la population, nous allons nous en mordre les doigts d’avoir laissé aller des terres pour un élargissement de route », a-t-il conclu.