Une production de cannabis à Sainte-Hénédine?

SAINTE-HÉNÉDINE. Il y a environ un mois a été soumis à Santé Canada un projet de production de cannabis à Sainte-Hénédine. Selon les premiers plans, l’entreprise baptisée Cannalab occuperait 4000 pieds dans la bâtisse située au 151 de la rue Principale.

Le projet, pouvant représenter un investissement de plusieurs centaines de milliers de dollars, a été légèrement présenté le lundi 15 avril dernier, à l’occasion d’une séance extraordinaire du conseil municipal. L’objectif de la réunion était notamment de modifier le règlement de zonage des quatre zones industrielles de la municipalité afin d’y autoriser la culture de cannabis et de fixer une date de consultation publique (2 mai) pour les résidents.

Yvon Marcoux et Michel Duval, respectivement directeur général et maire de Sainte-Hénédine.

Selon Michel Duval, maire de Sainte-Hénédine, une telle entreprise permettrait de diversifier l’économie de la région, sans compter que les normes de sécurité et de salubrité de Santé Canada sont très strictes. « La peur d’avoir peur, c’est superflu », dit-il.

Du côté des promoteurs Sébastien Dumont et Louis Brochu-Marier, on assure qu’aucune odeur ne sortirait de la bâtisse, tandis que des clôtures, des caméras de surveillance et un système de verrouillage des portes par empreinte digitale protégeront les lieux. Il n’y aura pas non plus de vente de cannabis à Saint-Hénédine, et les locaux ne seront pas affichés.

Par ailleurs, ils ont fait savoir qu’à peine 3 % des demandes effectuées auprès de Santé Canada sont acceptées. Qui plus est, le conseil municipal a voté à trois voix contre deux de ne pas autoriser la culture de cannabis à l’endroit ciblé par les promoteurs. La raison du refus est que celui-ci est situé à proximité du terrain de jeu.

Mésentente au conseil

Yvon Marcoux, directeur général de Sainte-Hénédine, a rappelé que la culture de cannabis est autorisée au Canada et qu’actuellement, aucune étude ne permet de croire que la distance qui sépare la bâtisse et le terrain de jeux (ainsi que les résidences du secteur) n’est pas sécuritaire.

Sans parler de sécurité, la conseillère Rabia Louchini est d’avis que les discussions entourant le projet de modification de zonage semblent banaliser la consommation de cannabis. « Nous sommes devant le fait accompli. C’est important de prendre en considération notre milieu de vie », a-t-elle lancé, en ajoutant que la zone agricole située à proximité ferait tout aussi bien l’affaire.

« Le projet emballe tout le monde. C’est l’emplacement qui pose problème », d’appuyer son homologue Clermont Maranda. Au moment de faire un choix, Danielle Roy est l’autre membre du conseil à avoir voté contre la proposition.

L’ensemble des conseillers a toutefois accepté que les zones industrielles 2 et 4 (à l’extrémité du village) permettent la culture de cannabis.

Du côté de la trentaine de citoyens présents, les avis semblaient partagés. Mais, tous étaient prêts à attendre la consultation publique du mois de mai avant d’appuyer ou non l’implantation de Cannalab à côté du terrain de jeu.