L’UPA souhaite faire la lumière sur l’utilisation des pesticides

La Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) tiendra une commission parlementaire sur l’utilisation des pesticides au Québec.

Dans son mandat politique, la CAPERN examinera les impacts des pesticides sur la santé publique et l’environnement, ainsi que les pratiques de remplacement innovantes disponibles et à venir en agriculture et alimentation. L’exercice tiendra compte de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois.

«C’est une bonne chose de ramener ce débat de société. On espère que ça mènera à des fonds supplémentaires pour mener des recherches», dit James Allen, président de l’UPA Chaudière-Appalaches.

La suggestion a été apportée par le député péquiste Sylvain Roy, mais la CAPERN est formée d’élus de tous les partis. Ils ont accepté unanimement la tenue de cette commission le 28 mars.

Conflit d’intérêts

Ce mandat politique démarre seulement deux mois après le congédiement de Louis Robert, alors agronome au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

James Allen, président de l’UPA Chaudière-Appalaches

Il avait dénoncé publiquement l’influence des producteurs de pesticides sur la recherche publique. «Ça a été un déclencheur important pour la tenue d’une commission», convient M. Allen.

Corporation à but non lucratif, le CEROM associe des ressources gouvernementales et privées dans le financement, la gestion et la réalisation de la recherche et du développement pour ce secteur. Il a perdu des chercheurs après des tentatives d’intimidation et d’ingérence du privé.

«L’UPA a toujours réclamé un maximum de services agronomiques non liés à la vente d’intrants agricoles, qu’il s’agisse de la gestion des pesticides ou de la fertilisation. Je l’ai déjà dit, les intérêts financiers dans ce dossier sont très importants», a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.

Permis obligatoire

Au sein de ce dossier, James Allen rappelle que les agriculteurs doivent détenir un permis pour épandre des pesticides. Les programmes d’études en agriculture comprennent également des formations liées à la connaissance et l’utilisation des pesticides.

«Il ne faut pas voir le pesticide seulement comme une bête malsaine. Même pour la culture se disant biologique, tout n’est pas rose», rappelle M. Allen.

L’UPA reconnaît toutefois que les Québécois s’interrogent sur le recours aux pesticides en agriculture. C’est pourquoi la division provinciale s’est associée avec Équiterre et la Fondation David Suzuki pour demander la tenue d’une commission parlementaire.

«Les producteurs sont les premiers concernés et ouverts à des solutions alternatives efficaces. Il faut investir dans la recherche, l’accompagnement et le transfert de connaissances pour leur permettre d’améliorer leurs pratiques et répondre aux attentes sociétales», conclut Marcel Groleau.