Mise en garde de CAA-Québec contre les odomètres trafiqués

AUTOMOBILE ― Ce n’est pas parce que les voitures récentes sont truffées d’ordinateurs, d’écrans et de boutons que le compteur kilométrique ne peut pas être trafiqué comme dans le temps, révèle un reportage de JE auquel CAA-Québec a participé. État des lieux, et conseils pour éviter cette entourloupe encore trop courante.

L’équipe de JE prouve de façon éloquente que cette pratique frauduleuse est encore bien présente sur le marché de l’auto usagée. On constate aussi la déconcertante facilité avec laquelle un bidouilleur peut « reculer » le temps et les kilomètres.

Recul d’odomètre : une question de gros sous
Les motivations du stratagème sont évidentes : on cherche à réactiver la garantie ou encore à vendre le véhicule plus cher. Un exemple? Entre 180 000 km et 60 000 km, l’estimation de la valeur d’une Honda Civic 2015 passe de 5 300 $ à 11 300 $! « Pour l’acheteur floué, c’est comme jeter une partie de son argent dans le feu. C’est aussi, potentiellement, des ennuis mécaniques et des entretiens qui arriveront beaucoup plus vite qu’attendu », précise Pierre-Serge Labbé, vice-président des services automobiles de CAA-Québec.

Ces tromperies sont coûteuses pour les consommateurs, mais sont aussi difficiles à prouver. Les recours peuvent être lourds. Voilà autant de raisons de rester sur ses gardes lorsqu’on magasine un véhicule d’occasion. Voici quelques trucs.

•    Vérifier. Porter une attention particulière aux indices qui peuvent trahir un kilométrage élevé est essentiel : rouille, égratignures, apparence du capot ou du pare-brise, phares jaunis ou opaques, pédales usées, etc.

•    Essayer. La liste des choses à vérifier lors d’un essai routier est peut-être longue, mais l’exercice est absolument nécessaire pour prendre une bonne décision.

•    Inspecter. Si un dentiste prend des radiographies, c’est qu’il ne peut pas tout voir à l’œil nu. Votre mécano ne prendra pas de radios, mais c’est tout comme! Après l’inspection d’une voiture usagée par un mécanicien de confiance, ou dans un centre d’inspection recommandé CAA-Québec, l’acheteur obtient un avis fiable et indépendant et peut prendre une décision éclairée. Les quelques dollars investis permettent d’éviter les citrons, les navets et autres mésaventures qui ont mauvais goût. Et souvent, le rapport relève des failles qui aident à négocier le prix à la baisse!

•    Questionner. Il ne faut pas hésiter à poser des questions au vendeur sur tous les points relevés lors de l’essai ou de l’inspection. On demande la raison de la vente, le nombre de propriétaires, le nombre de kilomètres parcourus annuellement pour vérifier si c’est conforme à l’odomètre, si la voiture a été accidentée, si les factures d’entretien sont disponibles, etc. Lorsque les réponses sont évasives ou insatisfaisantes… on se sauve!

•    Enquêter. Pas besoin du chapeau et de la loupe de Sherlock Holmes. Dans le cas d’un particulier, pourquoi ne pas vérifier son compte Facebook? A-t-il d’autres petites annonces affichées? Dans le cas d’un commerçant, on peut vérifier les plaintes à son endroit dans le site Web de l’Office de la protection du consommateur.

Il existe d’autres sources pour pousser l’enquête plus loin : Dossier du véhicule à la Société de l’assurance automobile du Québec (indique les changements de propriétaire et les accidents graves, avec le kilométrage à chaque inscription), Carfax (historique d’accidents et de réclamations avec le kilométrage pour chaque sinistre) et le Registre des droits personnels et réels mobiliers (ou RDPRM, pour vérifier si une dette n’est pas liée au véhicule).

•    S’informer. Prendre connaissance du prix de catalogue («prix de liste») du véhicule permet de poser des questions si le prix de vente n’est pas dans la fourchette cataloguée. Les services-conseils automobiles CAA-Québec peuvent fournir gratuitement cette information et répondre aux questions des membres quant à la fiabilité des véhicules d’occasion sur le marché.

Faites-vous confiance!
Quand c’est trop beau pour être vrai… Il faut faire confiance à son instinct et éviter d’acheter une voiture pour laquelle on a un mauvais pressentiment.