Réfléchir à l’agriculture et l’alimentation de demain

AGRICULTURE.  > L’Union des producteurs agricoles (UPA) a choisi un thème futuriste pour son congrès annuel tenu les 4 et 5 décembre à Québec, soit «Nourrir en 2048».

L’organisme s’est interrogé sur l’avenir de l’agriculture et l’alimentation québécoise à long terme en compagnie de 600 participants. Les panels portaient sur l’adaptation aux changements environnementaux, les grandes tendances sociétales alimentaires, l’innovation des pratiques agricoles et l’action collective de demain.

«C’était rafraîchissant comme approche. Nous avons milité souvent sur les mêmes points, mais il faut réfléchir à faire différemment de l’agriculture au Québec», estime James Allen, président de l’UPA Chaudière-Appalaches.

La grande conférence annuelle, intitulée Un dialogue intergénérationnel sur le Québec de 2048, a apporté de nouvelles interrogations chez plusieurs producteurs.

«Il faudra adapter l’offre alimentaire avec ce que désireront les milléniaux. On voit qu’ils sont plus sensibles à l’environnement et aux aliments biologiques. Leur perception de l’élevage pour la viande est également différente», admet M. Allen.

Plusieurs fermes et transformateurs ont déjà adapté leurs installations, notamment pour la production d’œufs de poules élevées en liberté. Selon James Allen, des producteurs laitiers tentent d’obtenir un lait plus riche en protéines par diverses méthodes.

«Des agriculteurs font des essais et erreurs avant d’arriver aux résultats souhaités. Le problème, c’est qu’on ne partage pas assez nos trouvailles entre les syndicats spécialisés. Les producteurs doivent s’unir pour que notre agriculture reste forte, car nos travaux sont complémentaires», rappelle James Allen.

Nouveau ministre

Après plusieurs années de règne libéral, l’UPA devra négocier avec le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ). André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, a clôturé le congrès avec son allocution.

«Il n’a pas encore fait le tour de tous ses dossiers, mais on a constaté son écoute envers nos besoins. Nous sommes contents qu’il se soit engagé à réviser le modèle de la fiscalité foncière agricole», précise James Allen.

Lors de la dernière campagne électorale, l’UPA avait remis ce sujet sur la table. Le syndicat affirmait que les producteurs agricoles ont vu leurs taxes passer de 35,7 M$ en 2007 à 62 M$ en 2016, sans avoir davantage de services. Des estimations indiquaient également une forte hausse pour les prochaines années, qui atteindra 121,3 M$ en 2020.

André Lamontagne a aussi confirmé que les producteurs laitiers devront obtenir les compensations promises par le gouvernement Trudeau. Ce dernier s’est également fait questionner sur l’étalement urbain, mais pas spécifiquement sur le dossier du troisième lien entre Québec et Lévis.

L’UPA Chaudière-Appalaches s’oppose toujours à ce projet. «Avant ça, il faut que le gouvernement et les MRC adaptent leurs réglementations pour conserver le même taux de terres agricoles. On doit protéger nos terres et l’agriculture familiale», conclut James Allen.