Compétition de tir et d’accélération: sécurité renforcée

FESTIVAL. Benoît Gagné investit 150 000$ dans des infrastructures plus sécuritaires pour la quinzième édition de la Compétition de tir et d’accélération de camions

Tous les ans, plusieurs centaines de personnes se massent le long de la rue Sainte-Christine. Ils assistent pendant deux jours à l’une des plus importantes compétitions de course et d’accélération de camions au Québec.

L’édition de septembre 2017 occupe une place différente dans la mémoire des gens. Le samedi matin aux environs de 13h, la transmission d’un des camions a explosé. Des débris sont partis en tous sens. Six personnes ont été atteintes dans la foule. «C’est exceptionnel. Je n’avais jamais vu ça dans toutes mes années comme président de la Fédération des événements de courses de camions lourds du Québec (FECCLQ)», s’exclame Benoît Gagné.

Ce qui s’est passé

L’équipe de la Compétition s’est aperçu que les débris ont été projetés depuis l’espace situé entre la cabine et la calvette (endroit où la remorque s’attache). «Il y a dû y avoir un blocage quelque part et ça l’a explosé», explique M. Gagné. La majorité des morceaux de métal ont frappé les blocs de béton sans atteindre la foule. D’autres sont partis en tous sens pour atterrir à des dizaines de mètres du camion.

«Après ça, j’étais en communication constante avec les personnes blessées pour suivre leur état. C’était très important pour moi», indique Benoît Gagné. La plupart ont été traités pour des blessures mineures. Deux d’entre eux ont eu besoin de deux semaines de convalescence avant de retourner au travail.

Mesures ajoutées

Réunie cet automne à La Doré au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la FECCLQ a adopté de nouveaux règlements. Il est désormais requis d’apposer une plaque, derrière la cabine,  afin que le châssis du camion ne soit pas apparent. Une couverture de kevlar ou une courroie de convoyeur devra envelopper le «bell-housing», sous le camion. Les compétiteurs seront obligés de munir leur camion d’une alarme sonore de recul.

Protections supplémentaires

Les blocs de béton en bordure de la piste d’accélération seront changés pour des murs, comme ceux que l’on retrouve sur les autoroutes. Ils s’emboutent l’un dans l’autre et sont certifiés par le ministère des Transports. À cela s’ajoutera une clôture métallique de quelques mètres de haut. «Elle disparaît de ton champ de vision au bout d’un certain temps», souligne Benoît Gagné.

Toutes ces protections nécessitent des investissements de plusieurs milliers de dollars. Le promoteur les évalue à environ 150 000$. Même s’il ne s’agit pas d’une exigence de son assureur, Benoît Gagné pense que ces infrastructures deviendront obligatoires dans un avenir à plus ou moins long terme.

Contribution révisée

Tous les ans, la Ville de Saint-Joseph-de-Beauce signe un protocole d’entente avec les organisateurs de la Compétition. Ce document fixe les contributions de chacun. Les organisateurs s’engagent notamment à rembourser une partie des dépenses relatives à la sécurité publique. C’est cette dernière que la ville a décidé de retirer pour l’édition 2018. Elle correspond au retrait d’une facture de 25 000$.

Le conseil de Saint-Joseph a adopté l’entente lors de la séance du 9 avril. La ville a annulé la contribution de 10 000$ à la Compétition adopté le 12 mars.

«Il y a des retombées intéressantes pour nos commerces. Ça va permettre d’enlever un os dans le pied du promoteur pour cette année», a dit Pierre Gilbert, maire de Saint-Joseph-de-Beauce.

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