Vous devriez être contentes!

COMMENTAIRE. Vous n’en pouvez plus de ces chicanes avec votre conjoint qui souille le bol de toilette chaque fois qu’il va y soulager sa vessie? Je crois que le moment est venu de vous révéler, mesdames, ce qui se passe réellement dans la salle de bain…

En fait, je crois que vous n’imaginez pas tous les efforts qui sont investis par votre amoureux pour contenir ses fluides dans un périmètre aussi restreint.

D’abord, sachez que généralement, l’homme se trouve dans un état d’urgence. Non, il ne va pas à la salle de bain lorsque le moment est propice et bien choisi. Il attend toujours la toute dernière seconde, quand il n’a vraiment plus le choix. Pourquoi? Parce qu’il a peur de ce qui s’en vient…

Puis, c’est la surprise. Comment se présenteront ses acides uriques? Aura-t-il droit à un jet fier et droit, qui attaquera la porcelaine tel un sabre laser? (C’est notre préféré! Si un morceau de papier de toilette barbotte, vous pouvez être certaine que le côté obscur de la cuvette se fera détruire!)

Sinon, verra-t-il apparaître un arc-en-ciel unicolore? Sera-t-il victime d’une averse disparate? Est-ce que le geyser jaillira dans deux directions? Chaque nouvelle visite au cabinet entraîne son lot de bouleversements. Pour citer François Pérusse: « Y’a rien de “pipire”! »

Commence alors le combat entre deux éléments: l’un n’a que ses mains pour se défendre et l’autre est un cobra qui crache son venin de façon imprévisible. Même la meilleure volonté du monde ne pourrait contenir une giclée hypocrite de maculer l’auréole de faïence…

Vous pensez que c’est tout? Eh bien non! Imaginez si, en plus, il a une envie irrépressible d’éternuer au même moment? CA-TAS-TROPHE! Une fois ouvert, l’arrosoir plus déterminé qu’un gicleur à jardin ne peut se refermer que par une titanesque détermination. Et encore, la stratégie ne peut être que momentanée, et la poursuite de l’opération de vidanges n’en devient que plus dangereuse pour le mobilier.

Puisque la bête féroce n’a pas d’autre maître que la poussée gravitationnelle, il ne faut pas vous étonner si votre masculine moitié préfère larguer ses immondices sous la douche. C’est le seul endroit où il ne craint pas que les abominations de la nature se retournent contre lui. (Sauf lorsqu’il remarque que sa débarbouillette repose au sol, près du drain…)

Ainsi, peu importe la manière dont l’affrontement se déroule, l’homme sort invariablement de la chapelle blanche avec un sentiment de défaite. Une émotion qu’il devra pourtant ravaler, parce qu’une bataille semblable l’attend quelques heures plus tard.

En conclusion, vous ne devriez pas vous irriter lorsque votre ami de cœur contamine l’émail du trône de ses liquides impurs. Vous devriez plutôt le féliciter s’il réussit à ressortir indemne d’avarie de son opération délicate et périlleuse.

(Ceci étant dit, un homme qui ne nettoierait pas sa toilette, c’est dégueulasse…)