Deux autres enfants se vident le cœur

Au deuxième jour du procès du tyran de la Beauce (baptisé ainsi par le Journal de Québec), le mardi 7 novembre dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, deux autres filles de l’accusé sont venues raconter quelques-uns de leurs pires souvenirs d’enfance.

La première, a raconté avoir vu ses frères aînés effectuer des tâches beaucoup trop difficiles pour de jeunes enfants, se faire traîner par les cheveux, cogner la tête sur le lit en fer forgé, frapper avec des planches (2×4), tatouer de force, ou encore être forcé de le regarder tirer sur leur chien avec sa carabine.

« Il y avait tout le temps de la violence. Il fallait quasiment arrêter de respirer. Même quand on ne le dérangeait pas, s’il était en colère, il en ramassait un… », a-t-elle commenté, en soulevant se rappeler d’une trentaine de ces événements.

Personnellement, elle se souvient avoir été battue avec une ceinture « très large avec une boucle en métal » après une fugue de quelques heures. Plus vieille, soit vers 16 ans, elle avait essayé de lui tenir tête, mais il l’a attrapé par les bras avant de la projeter dans les airs.

Avec les années, la violence est devenue plus psychologique. Un fait confirmé par la seconde sœur. Si sa mémoire chronologique faisait défaut, celle-ci se souvenait très bien de l’humeur massacrante de son père et de sa manie de rabaisser les autres par ses propos haineux.

Un père violent, ça reste un père

À sa défense l’avocate Jessica Bernard a questionné la première des deux femmes sur les raisons qui l’ont poussé à venir vivre chez son père après la séparation de ses parents lorsqu’elle avait 13 ans, et même à le côtoyer une fois adulte.

« On n’a pas conscience que c’est traumatisant tant qu’on ne se le fait pas dire. […] Un papa, qu’il soit dysfonctionnel ou pas, violent ou pas, c’est notre papa. »

L’homme de 63 ans, faisant face à 78 chefs d’accusation, devrait connaître un procès de trois semaines.