L’échéancier des travaux est respecté

ÉOLIEN. Malgré le dégel tardif et l’abondance de la pluie en mai, le chantier du parc éolien n’accuse pas de retard dans son échéancier très serré. 

La porte de la voiture se ferme. Des bottes de construction se posent sur de la rocaille humide, du tuf bleu, une pierre typique des Appalaches.
Devant nous, des dizaines de voitures s’alignent dans le stationnement du bureau de Boréa à Saint-Sylvestre. Le va-et-vient des 115 travailleurs anime les rues de la municipalité de 1000 habitants depuis décembre 2016. Malgré l’épais couvert de neige, les bûcherons, dynamiteurs et remblayeurs se sont affairés dans les hauteurs du Mont Sainte-Marguerite dès le feu vert du gouvernement.

Deux personnes sont attablées dans l’une des maisons mobiles. Il y a Jérôme Matte, ingénieur forestier de formation. Il s’occupe au Mont Sainte-Marguerite (MSM) de la surveillance environnementale. Son travail consiste à s’assurer que les travailleurs respectent les Certificats d’Autorisation du Ministère de l’Environnement. Il est aussi au volant du pick-up de la visite. La deuxième personne est Viviane Maraghi, directrice du développement. Elle travaille pour le développeur RES Canada et le promoteur de San Francisco Pattern Energy Group LP. Elle connaît le futur parc éolien comme le fond de sa poche.

«On va d’abord passer par le secteur A près de Saint-Sylvestre, puis la visite va se terminer dans les secteurs D et E près de Saint-Séverin», montre Jérôme Matte sur la carte du projet éolien. Les secteurs sont des branches de traits rouges. Ils représentent les 28,5 nouveaux kilomètres de chemins d’accès qui relieront les 46 éoliennes. «Il y a des chemins qu’on ne peut aller. Le dégel n’est pas terminé. Nous devons attendre encore pour y retourner», explique Jérôme Matte.

Départ

Après une courte vérification de sécurité, le pick-up noir grimpe la route de la montagne. «Les premières rencontres que nous avons eues avec les municipalités remontent à 2012», conte Viviane Maraghi pendant le trajet. «Nous avons signé environ 130 options (entente entre les propriétaires de terres dans l’éventualité d’une construction) dont 80 possèdent des infrastructures.»

À cette époque, le promoteur n’avait aucune assurance que son projet allait être accepté. Il se trouvait cependant déjà dans les municipalités de Saint-Séverin, Saint-Sylvestre et Sacré-Cœur-de-Jésus à tâter le terrain.

Ce n’est que deux ans plus tard en 2014 que le projet a reçu sa confirmation. «Il nous restait encore à passer au travers des audiences du BAPE et de la Commission de la protection du territoire agricole (CPTAQ)», conte Viviane Maraghi. «Les promoteurs doivent être très à l’écoute.» RES Canada a remporté quatre appels d’offres depuis 1982 au Canada.

État des travaux

La route jusqu’au premier site d’éolienne est belle, sans trous ni bosses. Arrivés au secteur B, nous tombons sur un résident du secteur qui possède 73 hectares de forêt en plantation. Il nous rejoint dans le chemin d’accès qui passe sur ses terres.

Derrière nous, des camions-bennes déversent du matériel sur un ponceau. «Nous devons élever le chemin afin de le renforcir et de répondre aux exigences civiles», décrit Jérôme Matte.

L’homme qui nous rejoint est M. Sylvain, souriant, passé les 70 ans, il est venu faire un tour sur le site et discuter avec Jérôme et Viviane qui semblent le connaître depuis longtemps. M. Sylvain habite ici depuis 1957. Avant de planter les épinettes dans les années 90, il s’occupait d’agriculture. Des tas de roche et une moissonneuse-batteuse en décomposition gisent sur le pourtour du chemin. «C’est surtout pour mes enfants que je fais ça», a-t-il répondu lorsqu’on lui demande comment il perçoit tous ces changements.

Secteur le plus avancé

Se rendre jusqu’au secteur D, au nord-ouest de Tring-Jonction n’est pas de tout repos. Le dégel et le passage des camions ont abîmé les chemins municipaux et privés. Le pick-up de Boréa effectue un arrêt à l’éolienne T43, là où les travaux sont les plus avancés. Une grue et une structure de métal attendent l’arrivée dans des premières bétonnières de Béton Chevalier de Saint-Nicolas.

Les premières éoliennes n’arriveront pas avant le mois d’août. Pour chacune des éoliennes, onze camions sont nécessaires pour emporter toutes les composantes.

En descendant le 4e rang Nord jusqu’à Tring-Jonction, Vivianne Maraghi explique que de chaque côté de la route seront enfouis les câbles qui transporteront l’électricité jusqu’au poste de transformation d’Hydro-Québec TransÉnergie sur la route 112.

Saint-Séverin

C’est la municipalité de Saint-Séverin qui recueille le bâtiment qui hébergera les bureaux des 10 à 12 employés qui s’occuperont du parc éolien les 25 prochaines années. Situé près du quatre chemins de l’église, le bâtiment aura une vue prenante sur la vallée de la Chaudière.