Du coeur au ventre pour les plus démunis

Léony Hébert de Sainte-Marie n’a que 23 ans. Pourtant, elle est une pro du bénévolat. Son projet actuel : terminer la mise sur pied d’un centre d’entraide dédié aux personnes démunies.

Depuis l’âge de 19 ans, Léony s’implique à soulager la détresse, à jouer de l’accordéon pour les personnes âgées ou à donner un coup de main à d’autres organismes de façon tout à fait gratuite. Ses expériences, dit-elle, l’ont amenée à un constat : il existe bien des ressources, mais rien sous un même toit,  une lacune qu’elle s’applique à corriger.

Mardi dernier, dans la maison qui abritera le Mouvement Léony Hébert au 173, Notre-Dame sud de Sainte-Marie, des bénévoles s’affairaient à visser, couper et installer des matériaux. C’est qu’il faut compléter, à l’étage, les réparations qui permettront d’ajouter à la cuisine une salle de bains fonctionnelle, une chambre d’accueil pour les jeunes filles enceintes et une aire commune.

Au rez-de-chaussée, l’espace est déjà comblé. Grâce à des dons, les personnes démunies peuvent se procurer gratuitement des vêtements, couches, lait pour bébés, produits ménagers, etc.

Le sous-sol débordait

Avant de mettre son projet en branle, Léony appuyait déjà des familles dans le besoin. À force de ramasser du matériel, le sous-sol de sa maison s’est rempli. Il lui fallait trouver un autre endroit.

C’est ainsi que l’idée du centre a germé, mais il se veut plus qu’un lieu d’aide matérielle, relate Léony. «Ici, je veux que les gens vainquent l’isolement social et qu’ils s’entraident. Il y a cette dame âgée, par exemple, qui montre à cuisiner à des plus jeunes ou une autre qui transmet ses connaissances en broderie. » Aussi, on demandera à chaque bénéficiaire se s’impliquer en faisant leur part de bénévolat.

Filles enceintes : une forte demande

Déjà, la seule chambre dont dispose la maison pour les jeunes filles enceintes sera occupée à l’automne. Celle qui pourra y résider demeurera sur les lieux jusqu’à quatre mois après l’accouchement. «L’objectif est de rendre ces jeunes mamans le plus autonome possible.»

Or, cette mineure en attente d’un bébé n’est pas la seule qui aurait aimé profiter des services offerts. «La demande, c’est l’enfer. J’aurais pu en héberger quatre autres.» Mais pour cela, il faudrait louer la maison voisine. Un projet que Léony a déjà dans sa mire.

Les occupations de mère et d’entrepreneure de la jeune femme ne l’empêchent pas, d’autre part, de poursuivre des études. Elle vient de terminer un certificat en psychologie et elle entreprendra une formation en toxicomanie à l’automne. « Je ne vais pas à l’école pour les diplômes, mais pour appliquer les théories que j’apprends.»

Souvent, Léony s’est fait dire qu’elle perdait son temps à faire du bénévolat et de tels propos lui arrivent encore aux oreilles. Or, elle avoue qu’elle a cela dans l’âme et qu’elle veut vraiment  promouvoir l’action bénévole.