Insulter, une banalité

La violence dans nos écoles secondaires est pratiquement inexistante et l’intimidation est en baisse constante. Très bien. Toutefois, même entre amis, l’insulte est devenue monnaie courante et les actions se doivent d’être très ciblées.

En effet, il semble que les bagarres ou méfaits semblent être choses de passée « Ça se passe bien en général. Ce n’est vraiment pas un problème quotidien », a indiqué Marie-Josée Fecteau, directrice de la Polyvalente Benoît-Vachon de Sainte-Marie. Quant à l’intimidation, les ateliers et divers outils mis à la disposition des écoles depuis quatre ans a réellement porté fruit à son avis.

Par contre, depuis environ deux ans, elle considère inquiétant lorsque (par exemple) deux filles amies se traitent de salopes. « La violence verbale nous préoccupe. Il y a une banalisation chez les adolescents. On leur dit qu’ici, on fait un effort pour bien se parler. On veut leur faire comprendre que socialement, ce n’est pas ça qu’on veut et que ça peut laisser des traces en bout de ligne », a-t-elle affirmé, consciente que cette éducation demandera beaucoup de patience.

Aussi de l’établissement de Sainte-Marie, Christian Leclerc, animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire et membre du Comité du Plan d’action contre la violence, est du même avis. « Les Beaucerons ont le langage religieux… Ce n’est pas nécessairement par intention malveillante », dit-il.

Il précise toutefois que si l’intimidation (un rapport de force récurrent sur une période donnée) a diminué, le nombre de conflits (d’égal à égal) demeure stable. Un programme de résolutions de conflits s’assure ici d’intervenir avant que la situation dégénère. Or, lorsque tel est le cas, un autre problème survient: la réaction des parents. « Nous n’avons pas toujours une bonne compréhension de leur part. Ils ont tendance à banaliser. » Le travail de sensibilisation doit donc se poursuivre aussi de leur côté afin que tous apprennent à vivre ensemble.

 « Ce n’est plus comme dans le temps. La violence, c’est quasiment inexistant. Les élèves ont développé un sentiment de confiance l’un envers l’autre », a soulevé Nancy Roy, directrice de l’École secondaire Veilleux de Saint-Joseph. Notamment, des ateliers sur le civisme et la cyberintimidation, la visite hebdomadaire d’une policière et des périodes de dénonciation en classe sensibilisent beaucoup les jeunes.

Cependant, elle sait que diverses expressions, telles que « bitch », sont de plus en plus entendues. Bien que le but des élèves soit rarement d’offenser, pour l’école, il s’agit de précéder à des interventions ponctuelles. Il faut effectivement réagir sans attendre à chaque fois qu’un mot inacceptable est prononcé.