Deux Joselois sèment du bonheur en Inde

Éric Coulong et Marie-Laure Larue de Saint-Joseph ont tissé des liens particuliers avec une famille pauvre de l’Inde. Ils l’ont adoptée et l’hiver dernier, ils sont retournés voir leurs amis, avec dans leurs bagages, un cadeau d’une valeur de 3000 $ à leur remettre.

L’histoire a commencé il y a 20 ans. Éric avait fait un don de 60 $ au couple de nomades qui vivait dans un abri de plastique, de carton et de tôle. Avec cet argent, la famille avait pu se procurer une tente. Pour remercier leur bienfaiteur, Gueta et Gashiram lui avaient donné leur unique photo de mariage. C’était certes un trésor, un bien précieux pour ces gens qui, chaque jour, gagnaient leur maigre salaire de subsistance en allant chanter.

Ému, Éric s’était promis de faire plus pour cette famille. L’an dernier, il a donc écrit le récit de cette rencontre avec ses amis indiens. Les 195 exemplaires vendus ont rapporté 4000 $ et l’idée était de les faire profiter de cette manne.

Un plan compromis

Éric avait tenté de préparer le terrain avant son départ, celui de sa conjointe et de deux amis, en février dernier, mais ses démarches ont été vaines. Il faudrait improviser sur place. «Nous passions de la désillusion à l’espoir. Rien n’était simple », relate Éric.

En fait, les deux Joselois souhaitaient acquitter le prix de la maison que le couple, leurs enfants et petits-enfants occupent. Or, celle-ci se trouve sur un terrain illégal appartenant à l’État. Ainsi, elle pouvait se retrouver, un jour ou l’autre, soumise à la démolition.

Pour remédier à cette embûche, Éric et Marie-Laure ont décidé de verser le coût du loyer pendant quatre ans qui s’élève à 40 $ mensuellement. On y a ajouté 20 $ par mois, ce qui permettra de subvenir à certains besoins comme les médicaments dont Gueta a besoin parce qu’elle souffre d’une maladie rénale.

Le problème des castes

Éric raconte que cette solution ne s’est pas imposée facilement. Gueta et Gashiram font partie d’une caste inférieure. En principe, leur présence est interdite dans la communauté où ils résident.

Le maire de la citadelle, aussi directeur de l’école qui, lui, appartient à une caste supérieure, devait donc ni plus ni moins faire fi des conventions. «Finalement, on a pu pousser un soupir. La famille a maintenant la protection bienveillante du parrain de la ville et l’aide financière d’extra-terrestres canadiens », de dire Éric.

Un 125 $ qui a fait du chemin

Histoire de combler le montant de leur don, les deux Joselois ont investi 1000 $ dans la fondation de Negi, un chauffeur de taxi qu’ils avaient gratifié d’un pourboire de 125 $ lors d’un voyage précédent.

Negi a fait fructifier l’argent reçu et il a notamment créé un organisme à but lucratif pour venir en aide à des gens démunis et handicapés en les aidant à devenir plus autonomes et à gagner leur croûte.

L’histoire ne s’arrêtera pas là. Éric se remettra à l’écriture pour raconter la suite de cette aventure et récolter, une fois de plus, des sous. « Ce qu’on aimerait, c’est que les jeunes qui poussent puissent un jour aller à l’école.»