Saint-Isidore | Une stratégie bénévole payante

HOCKEY. > Comment une petite communauté d’à peine 3000 habitants a-t-elle pu rameuter tout le Québec pour ainsi obtenir la victoire et atteindre la finale du Kraft Hockeyville et, du même coup, recueillir un chèque de 100 000 $? Autopsie d’une stratégie qui a magnifiquement fonctionné.

Le gérant de l’aréna, Alain Pelletier, nous expliquait dimanche que la vision nationale de la campagne a été abordée dès le premier jour. «Nous nous sommes dit qu’il fallait que tous les Québécois fassent partie de l’aventure avec nous, sinon c’était peine perdue». Il faut dire que pour remporter la mise, il fallait au moins un million de votes électroniques, voire même, deux millions.

Pour le maire Réal Turgeon, l’appui de l’animateur Marto Napoli, qui réside tout près à Sainte-Marie, a été la bougie d’allumage de toute la campagne médiatique. «En nous accordant du temps d’antenne sur tout le réseau Énergie, il a procuré le coup de pouce nécessaire pour démarrer en grande».

Par la suite, TVA, Radio-Canada et les autres grands médias ont été mis à contribution, sans oublier les médias régionaux comme l’hebdomadaire Beauce Média et la station de radio FM 101,5. M. Turgeon a accepté toutes les entrevues pour lancer le message partout au Québec.

Pendant que la visibilité faisait rage aux premières loges, d’autres bénévoles travaillaient dans l’ombre pour que les incitations au vote apparaissent sur les différents sites Internet de sport, principalement chez les organisations de hockey mineur. Même les Remparts de Québec en ont fait mention pendant un match présenté au Centre Vidéotron.

L’effet s’est fait sentir. Des résidents de Saint-Isidore nous ont indiqué qu’ils en ont entendu parler à Nicolet, à Sherbrooke, à Trois-Rivières. Un conseiller municipal nous a raconté qu’à l’aéroport de Dorval, au moment de vérifier son embarquement, la préposée a vu qu’il était de Saint-Isidore. «J’ai voté pour vous», a-t-elle alors lancé.

Les bénévoles ont fait rouler les réseaux sociaux à pleine capacité. Les courriels, messages Facebook et Twitter se sont multipliés sur la grande toile. Les voteurs se sont relayés jour et nuit sur les ordinateurs, les tablettes et les téléphones cellulaires. Ne restait plus qu’attendre les résultats.

Incertitude

Malgré tous ces efforts, il était difficile d’évaluer les impacts en termes de votes. C’est pourquoi les quelque 300 personnes réunies au Centre communautaire de Saint-Isidore, samedi soir, fixaient en silence le grand écran dans l’attente du verdict final.

Puis, le joueur Scott Harnell a prononcé les deux seuls mots que tous voulaient entendre : «Saint-Isidore» jetant la frénésie dans la foule. «Il faut croire en ses rêves, car tout est possible», a déclaré le maire Turgeon.

Hier soir, à minuit, se terminait la période de scrutin pour l’obtention d’un match de la Ligue nationale de hockey à Saint-Isidore. La même stratégie a été déployée et tous seront à nouveau dans l’incertitude, le 2 avril prochain, pour attendre le dénouement.