Le point sur les a

-Sylvie m’a donné son itinéraire hier. D’abord, elle devra se rendre à la nouvelle aréna. Là, il y aura une autobus qui amènera tout le monde prendre une avion.

:-J’ai l’impression qu’elle n’arrivera jamais, rétorqua Laurent.

-JAMAIS. T’es un méchant pessimiste, toi, lança une Gisèle déconfite. Pire que ça, je ne veux pas que tu te transformes en prophète de malheur.

-C’est pas ça, ma belle! Elle ne peut pas se rendre à la nouvelle aréna, prendre ensuite une autobus puis une avion parce que tout cela, ça n’existe pas. Par le fait même, elle ne pourra pas faire un escale.

-Tu vis à quelle époque, mon Laurent? Une aéroport, tu as déjà vu ça! Tu dois te souvenir de la dernière fois. On était allés au restaurant avant de se rendre dans la salle d’embarquement. Tu avais une appétit de loup et moi, j’avais pris juste un café, mais la tasse avait un anse brisé; elle avait failli m’éclater dans les mains.

-D’abord, Gisèle, je n’ai jamais mis les pieds dans une aéroport où je me suis retrouvé avec une grosse appétit pendant que toi, tu t’offrais un café dans une tasse avec un anse ébréché.

-Tu fais tout pour me contredire. Ou bien tu veux me piquer ou bien tu commences à avoir la mémoire courte. Réveille, Laurent! Puis j’imagine que tu ne te souviens plus que dans l’avion, tu m’as dit comment t’aimais ça avoir une appui-tête confortable et en feuilletant la revue des produits hors-taxes, tu m’as fait remarquer que je devrais acheter mon parfum préféré parce qu’on l’offrait avec un aubaine intéressant.

-Je regrette. Je n’ai jamais mis les pieds dans une avion comme ça. Pas plus que j’ai parlé d’une appui-tête et d’un aubaine pour un parfum.

-Bien voyons! Quand on a finalement atterri, il y avait un averse et tu as fait une farce en disant qu’à l’hôtel, les jardiniers n’auraient pas besoin d’une arrosoir pour entretenir les fleurs si la pluie continuait à tomber toute la semaine.

-Non! Je n’ai jamais tenu de tels propos.

-Vraiment, Laurent, tu exagères.

-Pas une miette, Gisèle. C’est juste que les mots que tu utilises et qui commencent par un «a», tu les mets au masculin quand ils sont au féminin et vice-versa. En réalité, ils n’existent pas!