Frampton Brasse saurait se relever

En septembre, le gouvernement québécois entrera en commission parlementaire afin d’étudier le rapport Godbout sur la fiscalité déposé en mars dernier. L’Association des microbrasseurs du Québec (AMBQ) craint que ne soit acceptée la recommandation selon laquelle serait abolie la réduction de la taxe spécifique sur l’alcool, dont bénéficient les quelque 130 microbrasseries de la province.

Actuellement, les microbrasseries profitent d’une réduction de taxes de 67 % pour les 75 000 premiers hectolitres de bière produits, et 33 % pour les 75 000 hectolitres suivants.

« Le crédit a accéléré l’émergence des microbrasseries au Québec. Il donne une marge de manœuvre pour investir », a affirmé Jean-Pierre Tremblay, directeur général de l’AMBQ. Il informe en effet que la province compte environ 130 microbrasseries aujourd’hui alors qu’il n’y en avait qu’une trentaine en 2002. Également, ce coussin financier aurait permis de créer de nombreux emplois, en plus de relancer la culture de l’orge, du malt et du houblon au Québec.

Ainsi, l’AMBQ prépare actuellement un mémoire afin de présenter au gouvernement les conséquences qu’aurait une telle décision. Celui-ci devrait être prêt à la fin du présent mois. « Nous étions en mode de modification de la législation et des règlements depuis un certain temps. On y propose une quinzaine de suggestions, parce qu’avant de toucher à ça [la réduction de taxes], il m’apparaît important de revoir la stratégie de développement du secteur brassicole », a-t-il continué.

Pas de panique

Si la mesure devait être abolie, pour Frampton Brasse (qui produit environ 1000 hectolitres par année), ça représenterait une facture supplémentaire de 42 000 $. L’entreprise beauceronne compte d’ailleurs doubler sa production en 2016.

« On est fait fort, mais ça va être dur si ça passe. Ça va jouer sur notre profit réel. Pour certaines brasseries, je pense que ça va être très difficile », a commenté Justine Boucher, responsable des communications chez Frampton Brasse. Toutefois, Mme Boucher est convaincue que son équipe survivrait à cette embûche. « On se retrousse les manches et on continue! »