La culture perd des plumes

La culture a été victime de malaises au cours des mois passés : un manque de bénévoles ou d’argent.

C’est ainsi que le Village des défricheurs de Saint-Prosper a décidé de prendre une pause en 2015. On invoque surtout que les bénévoles font défaut. À son tour, le Rendez-vous des arts de Saint-Victor mentionne aussi que le bénévolat s’essouffle après deux éditions seulement.

Et voilà que le festival Couleurs du monde de Sainte-Marie s’apprête à baisser les bras. Financement de plus en plus difficile à trouver, baisse d’achalandage, orientation qu’il aurait fallu redéfinir… ont fait mal à l’événement. Les administrateurs ont beau dire qu’ils se donnent jusqu’à la fin de l’été avant d’enterrer définitivement le festival et que les réactions du public pourraient avoir une incidence, ces réactions sont, pour ainsi dire, nulles. À moins qu’elles soient le fait  de discussions autour d’une tasse de café dans les cuisines. Or, cela ne mène pas loin!

La culture est-elle malade?  Un diagnostic émis récemment par le Conseil de la culture pour la région de Chaudière-Appalaches dénote  des forces, mais aussi des lacunes dans ce domaine.

Pour se distinguer, il faut oser, se démarquer par des activités différentes et sortir des sentiers battus. Telle est la grande conclusion de l’organisme. Se différencier, c’est certes une bonne idée, mais ça prend aussi de l’argent.

Or, c’est là que le bât blesse bien souvent. Dans ce document, on mentionne que les municipalités d’ici financent moins qu’ailleurs le secteur culturel. Cela va pratiquement du simple au double.

Autre problème : l’apport des bénévoles. Bien des organisations misent d’abord et avant tout sur cette ressource qui, avec le temps, devient de plus en plus périssable. À Saint-Prosper, 80 % des 9 % de la population ayant répondu à un sondage ont dit qu’ils n’étaient pas intéressés à faire du bénévolat pour le Village des Défricheurs.

La culture a ce défaut d’avoir trop souvent misé sur des ressources bénévoles. Elle est toujours prise dans cet étau. Or, il y a là un autre dilemne : le financement municipal comme on l’a invoqué précédemment. 

Par exemple, je me demande bien pour quelles raisons les bibliothèques relevant du Réseau des biblios ont des responsables et des commis bénévoles ayant bien des têtes blanches  alors que la glace d’un aréna se fait avec des travailleurs rémunérés.

La culture ressemble parfois à une roue qui tourne, qui s’arrête et qui recommence à nouveau son mouvement. Il est bien difficile, dans ce cas, de la faire avancer!