Les organismes en immigration veulent survivre

Les sept organismes de Chaudière-Appalaches qui oeuvrent auprès des immigrants afin de favoriser leur accueil et leur intégration en ont assez du désengagement financier de l’État. Ils réclament leur juste part afin d’être en mesure de poursuivre leur mission.

Il y a deux semaines, les sept organismes en question se sont unis pour déposer un mémoire à la Commission parlementaire intitulée Vers une nouvelle politique en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion. Pour ses porte-parole, le projet énonce une vision qui se veut tout de même correcte sauf qu’elle doit être appuyée d’un budget récurrent de l’État.

Actuellement, le programme de soutien Réussir l’intégration ne concorde pas avec la réalité et il pénalise les organismes. En effet, on ne reconnaît pas tous les types d’interventions effectués; ils sont limités alors que les besoins, eux, couvrent un éventail plus grand de demandes, de suivis et d’appuis. À cela s’est ajouté un autre pépin au cours de la dernière année : deux des organismes dont CAIDI Beauce-Nord s’étaient fait promettre du financement par le biais d’un autre programme. Or, l’engagement n’a pas été tenu.

Les régions incomprises

Autre inquiétude : la centralisation des pouvoirs et des décisions est carrément un affront aux régions, lance-t-on. Avec la perte des directions régionales, un important canal de communication et de concertation s’est éteint, lit-on dans le mémoire. Comment des intervenants de la métropole, à des kilomètres des réalités régionales, peuvent-ils comprendre les enjeux locaux?, s’interroge-t-on.

La précarité du financement qui sévit actuellement met en péril l’expertise développée et la pérennité des organismes. Ceux-ci composent déjà avec un personnel limité comme c’est le cas avec CAIDI Beauce-Nord qui compte une seule employée.

La perte ou la réduction des permanences se traduirait par un autre impact : l’effritement du bénévolat. Pour les MRC Robert-Cliche et Nouvelle-Beauce, ce sont 102 personnes qui gravitent autour de CAIDI.

De plus, l’immigration en région ne régresse pas. Au contraire. Elle a connu une variation à la hausse de 21 % entre 2006 et 2011 pour l’ensemble de la région Chaudière-Appalaches. Il y a donc un travail encore plus grand pour ancrer les nouveaux arrivants dans leur milieu de vie, laisse-t-on tomber.