La Beauce opère un mariage économique

AFFAIRES. Les CLD de La Nouvelle-Beauce et de Robert-Cliche ainsi que le CEB (Conseil économique de Beauce) viennent de franchir un premier pas dans leur histoire en procédant à un resserrement de leurs liens.

Ce mariage, pourrait-on dire, constitue ni plus ni moins un précédent, avance le président du CEB, Denis Breton. Oui, les directeurs généraux ont déjà l’habitude de travailler ensemble, mais c’est bien la première fois que les présidents expriment cette volonté de s’unir, explique M. Breton.

Certes, les coupures annoncées l’automne dernier dans le cadre du projet de loi 28 qui, pour les trois regroupements, se traduiront par des pertes de budget avoisinant les 750 000 $, ont incité les décideurs économiques à revoir leurs organisations.

Oublier les esprits de clocher

En opérant des mises en commun, on vise une chose en particulier, poursuit M. Breton : faire progresser une seule Beauce et non pas trois Beauce. D’ailleurs, ajoute-t-on, il y a des défis communs aux trois MRC comme ceux du recrutement de la main d’œuvre et de la relève.

Dans cette optique, ajoute Serge Jacques, président du CLD Robert-Cliche : « On en est maintenant à l’étape de partage de l’expertise. On doit laisser tomber les esprits de clocher. »

À son tour, le président du CLD de La Nouvelle-Beauce, André Bonneville, soutient que ce n’est pas là une fusion. Chaque organisme conserve son indépendance financière. Le but est de travailler mieux et ensemble. Mais ces premiers pas conduiront-ils, un jour, en un regroupement des trois entités? «Dans dix ans ou 15 ans, cela pourrait devenir une autre étape. On verra », ajoute Serge Jacques.

Partager l’expertise

Dès maintenant, cette nouvelle vision conduira notamment à la réalisation de projets communs, à des échanges de services et au partage de ressources dans certains dossiers. Parmi les projets, on retrouve celui du recrutement de la main d’œuvre immigrante, l’organisation du Rendez-vous Acadie/Québec et de la sous-traitance en matière de tourisme par exemple.

Le projet intitulé La Beauce embauche initié par le CEB sera toutefois propre à la région de Beauce-Sartigan et de Robert-Cliche. La Nouvelle-Beauce n’y a pas adhéré en 2015 parce que les besoins sont moins criants dans ce secteur, avance la directrice générale du CLD, Kathleen Giguère.

Pour les CLD et le CEB, les MRC qui sont en fait les organisations responsables du développement de leur région sont conscientes qu’il faut préserver l’expertise économique. Cette forme d’association, croient les présidents et les directeurs généraux des trois organismes concernés, pourrait ni plus ni moins servir de modèle à d’autres régions ultérieurement. Des 120 CLD qui existaient avant l’annonce de la période d’austérité, il n’en restera peut-être que 40 à 50 à court terme.